Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Il est 12h59 lorsqu’Adriana pose un cadenas sur la porte de son magasin de vêtements. Comme toutes les boutiques de ce centre commercial de Caracas, excepté les banques et les restaurants, cette employée ferme, à contrecœur, les portes de son magasin pendant deux heures.
« Ces nouveaux horaires, c'est pathétique. Le pic d'affluence des centres commerciaux commence véritablement à partir de 13h, après l'ouverture des banques en fin de matinée. Et on doit fermer maintenant ? Ça va considérablement réduire nos ventes, regrette Adriana. Et évidemment, comme on va travailler moins d'heures par semaine, notre salaire va baisser. Ces heures perdues, personne ne va nous les payer. Il ne nous reste plus qu'à déambuler dans les couloirs et attendre l'heure pour rouvrir ».
Une colère partagée par l’employé d'un autre magasin qui dénonce une mesure absurde qui « ridiculise le Venezuela ». « Ça donne l'impression que le phénomène El Niño ne touche que le Venezuela. Tous les pays voisins connaissent probablement les mêmes situations que nous mais aucun d’entre eux n'applique de telles mesures, s’emporte-t-il. Dans ces pays, les gens font des tas de choses, ils travaillent et génèrent des emplois ».
Selon le président de la Chambre des centres commerciaux, « les centres commerciaux représentent moins de 3% de la consommation électrique nationale ».