Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Moins d'une semaine après ses déclarations rassurantes se félicitant d'avoir « stabilisé le système électrique », le ministre de l'Energie électrique a surpris tout le monde mardi 28 avril. Pour rationaliser l'énergie dans le pays, il faut faire des économies, et parfois même, là où on ne les attend pas.
Réduire les journées de travail d'un bon nombre de fonctionnaires, c'est la proposition forte du gouvernement. Concrètement, de nombreux employés de l'administration ne travailleront plus que 6 heures par jour, du moins temporairement. L'enjeu est d'économiser 20 % des dépenses d'énergie. L'un des principaux syndicats du secteur a aussitôt réagi, dénonçant une « mesure désespérée ».
Le secteur privé ne sera pas épargné. Les entreprises devront produire leur propre énergie lors des heures de pointe de l'après-midi. Des exigences d'économies qui devraient obliger par exemple les petits commerces à mettre en place un système D.
A l'origine de ce pic, des pointes de températures jusqu'à 35° la semaine dernière à Caracas. Pour autant, ces « mesures d'action préventive » traduisent l'état critique du pays en matière d'infrastructures énergétiques.
L'autre point faible, c'est la puissante centrale hydroélectrique Simon Bolivar. Alors que le niveau d'eau s'approche lentement du seuil critique, ce barrage de Guri assure près de 60 % des besoins énergétiques du Venezuela, une dépendance qui pousse certains à envisager des rationnements en électricité à venir.