A la Une: la crise en Haïti, le Parlement n’a pas droit à l’erreur

« De toute évidence, la crise n'est pas derrière nous et le chaos constitue une menace permanente », constate notre confrère Gotson Pierre de l'agence haïtienne Alterpresse qui met en garde contre l'élection d'un président provisoire par le seul Parlement sans consultation des autres secteurs de la vie haïtienne. D'abord, estime Alterpresse, parce que « cet exercice paraît risqué pour un parlement contesté, incomplet (avec 116 parlementaires sur 149), jouissant d'une faible légitimité et engagé dans un accord avec l'ancien président qui est loin de faire l'unanimité ». Ensuite parce que l'élection d'un président intérimaire par le Parlement n'est pas la seule option sur la table. Le groupe d'opposition des anciens candidats à la présidence, le G8, se prononce par exemple en faveur du choix d'un juge de la Cour de cassation pour remplir la fonction du chef d'État provisoire.

Dans cette nouvelle configuration « l'opposition est déboussolée », constate Le National. « A qui, à quoi s'oppose-t-elle désormais ? Une simple question pour laquelle la réponse n'est pas si évidente. Car la lutte devient désormais une lutte d'intégration pour se positionner au cœur de la transition ». Dans son éditorial du jour, Gary Victor va encore plus loin : « Nombre de ceux qui ont lutté pour que ces élections (présidentielle et législatives partielles) n'aillent pas au bout de leur logique, n'étaient contre ce plan que parce qu'il ne les favorisait pas. Jamais il n'a été question d'éthique dans ce pays. Aujourd'hui que le pouvoir Tèt Kale n'est plus, la stratégie pour les uns et les autres est la même. S'assurer du pouvoir d'État pour tenter de réussir là où les autres ont échoué. Devenir un bandit légal sous un autre masque pour prendre le pouvoir ».

Pendant ce temps « la rue s'agite et ne comprend pas », explique Alterpresse. « Elle ne semble pas vouloir monter dans ce train d'enfer qui doit amener, en quelques étapes planifiées dans la précipitation, à la présidence provisoire. D'ailleurs de nouvelles mobilisations sont annoncées pour le reste de la semaine et visent en priorité le siège du parlement ».

États unis : Après les primaires ce mardi dans le New Hampshire, les rangs s'éclaircissent chez les candidats républicains.

Deux d'entre eux, le gouverneur du New Jersey Chris Christie et l'ancienne directrice générale d'Hewlett-Parckard, Carly Fiorina, se sont retirés de la course hier. Désormais ils ne sont plus que sept à briguer l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle. Plus que sept mais toujours trop, estime The New Yorker, préoccupé par cette configuration « désastreuse pour le parti conservateur dans ses tentatives d'arrêter Donald Trump ».

Au vu de l'ascension toujours intacte du milliardaire dans cette course à l'investiture, le Boston Globe propose aujourd'hui aux parents désespérés un guide en six points pour savoir « comment parler de Donald Trump à vos enfants ». Non moins pédagogique, le Washington Post a décidé de mettre, encore une fois, les points sur les « i » en écrivant : « L'extrême laideur de la campagne de Donald Trump devrait nous effrayer tous. Ses propositions sont aussi abjectes qu'irréalisables. Non seulement il est impossible d'arrêter 11 millions de clandestins et de les déporter. Mais en plus, personne ne devrait vouloir vivre dans une nation qui aspire à de telles choses. De la même façon que la majorité des citoyens ne voudraient pas que l'administration américaine tue délibérément des parents innocents de terroristes », s'exclame l'éditorialiste avant de conclure : « Monsieur Trump ne rentre pas dans le processus démocratique, il se moque de lui ».

Venezuela : l’opposition veut amendement constitutionnel

Au Venezuela, la majorité parlementaire d'opposition envisage d'utiliser le processus d'un amendement constitutionnel pour écourter le mandat du président socialiste, Nicolas Maduro. « En 2009, feu le président Hugo Chavez avait lancé une mode qui avait rapidement fait recette sur le continent latino-américain, en amendant la Constitution vénézuélienne afin d'assurer sa réélection illimitée. Sept ans plus tard, l'opposition, nouvellement aux manettes à l'Assemblée nationale, espère pouvoir utiliser la même ruse pour mettre un terme au mandat du chef d'État Nicolas Maduro », rapporte le Miami Herald.

La semaine dernière, l'un des partis d'opposition au parlement a lancé un projet d'amendement à la Constitution. Ce texte prévoit la réduction de la durée du mandat présidentiel de six à quatre ans ainsi que l'interdiction de réélections illimitées d'un chef d'État. Si ce projet passait l'Assemblée nationale et s'il était ratifié par référendum, des élections présidentielles devraient se tenir en décembre et Nicolas Maduro devrait alors quitter le pouvoir en janvier 2017. « C'est une tentative de putsch, annoncée publiquement », fustigent de leur côté les Chavistes, cités dans les colonnes du Miami Herald.

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