A la Une: les enseignements après les primaires dans le New Hampshire

Tous les éditorialistes s'accordent à dire que les tendances dans le New Hampshire, aussi bien chez les démocrates que chez les républicains, étaient connues : « Les primaires du New Hampshire ont été remportées par les deux candidats qui s'affichent clairement à l'extérieur et contre l'establishment de leurs partis respectifs », comme l'écrit le Washington Post. Les surprises, et il y en avait, se trouvent plutôt dans les détails.

Côté démocrate d'abord, les journaux sont unanimes : la campagne d’Hillary Clinton bat de l'aile. « Bernie Sanders se révèle être un candidat bien plus costaud qu'on l'aurait cru à son entrée dans la course. Et bien que sa victoire dans le New Hampshire ait été attendue, elle n'en demeure pas moins douloureuse » pour celle qui n'est désormais plus la favorite imbattable, mais bien la concurrente de Sanders, estime USA Today.

Le quotidien rappelle que « le New Hampshire a traditionnellement été favorable à Clinton. C'est ici que la candidate avait réussi à battre Barack Obama en 2008. Donc si la magie Clinton est autant mise à mal dans le New Hampshire, où va-t-elle encore vaciller

Le doute s’installerait-il dans le camp Clinton ?

Le Washington Post croit savoir que des changements vont avoir lieu au sein de l'équipe de campagne d'Hillary et que les efforts seront menés pour mieux atteindre les femmes et les jeunes, deux catégories d'électeurs actuellement attirés par ce curieux sénateur du Vermont, aux cheveux blancs mal coupés.

« Reste à savoir si ces changements peuvent encore épargner aux démocrates de désigner un socialiste assumé. À moins de sortir en urgence un nouveau candidat du chapeau. Pour les jours à venir, les lignes téléphoniques du vice-président Joe Biden vont chauffer », prédit le Washington Post.

Même son de cloche dans les colonnes du New York Times qui écrit : « Tout le monde se souvient de cette phrase, empruntée par Hillary Clinton à la saga de la Guerre des Étoiles et prononcée par la candidate à la fin d'un débat télévisé : 'Que la force soit avec vous'. Mais il faut bien constater qu'avant même les primaires du New Hampshire, madame Clinton était en train de flirter avec le côté obscur ».

Course toujours incertaine chez les républicains

Chez les conservateurs, le gros des candidats « zigzague derrière ce prototype d'outsider, Donald Trump, régénéré après sa victoire dans le New Hamphire comme un phénix de ses cendres », estime le Dallas Morning News. Pour le journal, « le milliardaire a réussi un tour de force parmi les électeurs indépendants et ceux pour qui l'économie et le terrorisme sont les principaux sujets de campagne ».

La question est encore et toujours : qui, parmi les candidats républicains, peut être l’anti-Trump ? Et sur ce point, les avis divergent, d'autant plus que Marco Rubio, le sénateur de Floride, a fait un score décevant dans le New Hampshire. Comme d'autres, le Los Angeles Times remarque l'exploit surprenant de John Kasich qui atteint une confortable seconde place. Pour le grand quotidien de la côte Ouest, le gouverneur de l'Ohio, avec « sa solide expérience de l'exécutif et sa vision plus humaine de la gouvernance (notamment sur la question des migrants clandestins) font de lui à plus d'un titre l'anti-Trump ».

Et puis, qui l'aurait cru ? « Jeb Bush, fils et frère des deux ex-présidents a fait son retour dans la course en doublant le jeune et emblématique Marco Rubio », se réjouit le Miami Herald qui souligne qu'il ne faut pas sous-estimer la candidature de l'ancien gouverneur de Floride. D'autant qu'il « devrait voir ses possibilités de levée de fonds s'améliorer après cette percée dans le New Hampshire ».

Le Washington Post résume l'ensemble de ces opinions en trois phrases : « Clinton est en grandes difficultés, Trump ne s'en va toujours pas et l'alternative républicaine à Trump est loin d'être claire ».

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