Avec notre correspondante à Los Angeles, Tessa Grauman
Une maison comme une autre dans un quartier résidentiel de Glendale. Il faut s’approcher pour lire la pancarte « Islamic Center ». Nous sommes vendredi, c’est l’heure de la prière. Une heure plus tôt, le FBI annonçait que l’attaque de San Bernardino était un acte terroriste.
Dans la salle de prière, une centaine de personnes écoute l’imam. Il condamne le meurtre, exhorte les fidèles à se confier s’ils ont un problème. Il leur demande aussi de ne pas parler aux journalistes, de peur que leurs propos se retournent contre la communauté.
A la sortie, Abo Elkhier Seraj, membre du bureau du centre musulman, n’a pas de mot assez fort pour condamner l’attaque : « C’est totalement inacceptable ! Impossible ! Notre religion condamne le plus sévèrement qu’il soit. »
« C’était juste un malade ! »
Jason est Syrien. Cela fait 30 ans qu’il vit aux Etats-Unis. Il ne comprend pas ce qui est passé par la tête de Syed Rizwan Farook, auteur de l’attaque : « Il est né aux Etats-Unis, a été élevé aux Etats-Unis, éduqué aux Etats-Unis, énumère-t-il. Il travaillait pour les Etats-Unis, ou plutôt pour le comté. C’était juste un malade ! Et on ne devrait pas être pris en otage, notre communauté, par une personne malade. »
Salah Habib, l’imam de la mosquée, veut croire en l’avenir d’un islam modéré enseigné aux Etats-Unis : « Il faut éduquer nous-mêmes. On ne peut pas laisser les gens se faire éduquer à des dizaines de milliers de kilomètres de distance. Après, ils font des choses en notre nom, alors qu’on ne leur a pas appris cela. »
Salah Habib constate tout de même une recrudescence de propos haineux sur les réseaux sociaux depuis trois jours.