« La procédure d’impeachment n’a aucun fondement. Je vais défendre mon mandat avec tous les instruments prévus dans notre Etat démocratique de droit. » Voilà ce que n’a pas hésité à déclarer Dilma Rousseff, devant un parterre de fonctionnaires du secteur de la santé venus assister à une cérémonie.
La présidente du Brésil a tenu à réagir, après l’annonce de la décision de la Cour suprême, devant un auditoire qui scandait « Non au coup d’Etat ! » et « Dehors Cunha ! » Ces fonctionnaires visaient Eduardo Cunha, le président ultra-conservateur de la Chambre des députés.
C'est ce fervent adversaire de Dilma Rousseff qui a accepté la demande de destitution présentée par un groupe de juristes. Ces derniers accusent la chef de l'Etat d’avoir autorisé des dépenses supplémentaires sans le feu vert du Parlement.
Eduardo Cunha fait lui-même l’objet d’une enquête, pour corruption, dans le cadre du scandale du géant pétrolier Petrobras. Une affaire qui rejaillit également sur la présidente, même si elle n’est pas directement impliquée.
Désormais, c’est une course contre la montre qui attend Dilma Rousseff. Inquiète du manque de marge de manœuvre pour gouverner un pays plongé dans une crise économique et politique, la présidente souhaite accélérer la procédure. Alors que du côté de l’opposition, on tente de faire traîner les choses, pariant sur le fait qu’un enlisement de la situation, voire une détérioration, jouerait en sa faveur.