Au Brésil, la gauche monte aussi au front contre Dilma Rousseff

Au Brésil, les pressions s'accentuent sur la présidente Dilma Rousseff. A droite, des juristes devraient présenter ce mercredi 21 septembre une nouvelle demande de destitution pour manipulation des comptes de la nation. A gauche, le parti de la présidente critique aussi la politique économique du ministre des Finances, Joaquim Levy, dans un pays qui s'enfonce dans la récession.

Avec notre correspondant à São Paulo,  Martin Bernard

Les intellectuels de gauche, réunis au sein de la Fondation Perseu Abramo, s'inquiètent des effets de la récession : chômage, recul du pouvoir d'achat et nouvelles augmentations des inégalités sociales. Alors qu'au cours des dix années passées, les inégalités avaient plutôt tendance à se réduire, grâce à la croissance et aux politiques de redistribution. « Aujourd'hui, les indicateurs montrent une augmentation des inégalités et une baisse des salaires. Je défends l'augmentation de l'investissement public et la [relance] de l'économie », explique Marcio Pochmann, président de cette fondation, proche du parti des Travailleurs de Lula et de Dilma Rousseff.  

Austérité

Le parti des Travailleurs, au pouvoir depuis douze ans, continue de tirer à boulets rouges sur la politique d'austérité du gouvernement. Mais Dilma Rousseff vient de renouveler sa confiance à son ministre des Finances, Joaquim Levy, qui tente de rétablir les grands équilibres budgétaires.

Sur le front des inégalités, le temps s'assombrit : la crainte maintenant, c'est que la crise fasse replonger des millions de Brésiliens dans la pauvreté. Selon des données récentes publiées par deux chercheurs de l'Université de Brasilia, plus de la moitié des revenus des Brésiliens sont entre les mains de 10% de la population, et un quart des revenus sont détenus par tout juste 1% de la population.

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