Au Brésil, le tribunal suprême électoral estime avoir suffisamment de preuves pour ouvrir l'enquête sur les fonds de la campagne électorale de Dilma Rousseff. C’est la première fois que la justice électorale ouvre une enquête de ce genre contre un président en exercice. Jusqu'à présent, seuls des gouverneurs avaient été visés par ce type de procédure.
Le tribunal suprême électoral avait pourtant approuvé les comptes de campagne de Dilma Rousseff. Une enquête avait été lancée mais archivée en février dernier, pour cause de « preuves fragiles », selon la magistrate du tribunal suprême électoral, en charge de l'affaire. C'est à la demande du PSDB, le parti de centre droit d’Aecio Neves, candidat malheureux à l’élection présidentielle d’octobre dernier, que le TSE a donc décidé de rouvrir le dossier. Selon le PSDB, Dilma Rousseff du Parti des travailleurs et son co-listier Michel Temer du PMDB, membre de la coalition gouvernementale, ont financé leur campagne avec des fonds détournés d’entreprises liées au scandale de corruption de Petrobras.
Dilma Rousseff et Michel Temer pourraient perdre leur mandat, et de nouvelles élections seraient organisées, indique Carta Capital. Mais on n'en est pas encore là. La présidente et son vice-président devront présenter leur défense et des témoins. Et il paraît difficile que des conclusions soient annoncées d'ici la fin de l'année, selon les responsables du tribunal suprême électoral cités dans Folha de Sao Paolo.