Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Le jour de la rentrée scolaire, Ahmed Mohamed, 14 ans, fils d'immigrants soudanais, portait un tee-shirt de la NASA. Il était fier d'avoir fabriqué une pendule, et pensait épater ses professeurs. On connait la suite : l'enfant menotté, soupçonné de porter une bombe, a fini sa journée au poste de police, sans parents ni avocat, au mépris de toutes les règles.
Les déclarations des uns et des autres à la libération d'Ahmed soulignent l'absurdité de la situation, le porte-parole de la police expliquant aux journalistes : « Nous avons essayé de l'interroger, mais il ne cessait de répéter que l'objet était une horloge. » Et le petit génie confirmant le récit : « C'est une horloge, alors j'ai dit que c'était une horloge. »
Un stage chez Facebook
Les soutiens de l'adolescent, immédiatement mobilisés sur les réseaux sociaux, sont persuadés qu'il s'agit d'un délit de faciès, et que l'enfant a été maltraité parce qu'il est musulman. Depuis cette triste affaire, Ahmed a changé de collège, Mark Zuckerberg lui a proposé un stage chez Facebook, et Barack Obama l'a invité à la Maison Blanche. L'enfant y était ce lundi soir, avec sa pendule, qui n'a pas effrayé les services secrets chargé de la protection du président.