Les narcotrafiquants s'affichent sur les réseaux sociaux

Au Mexique, un fait divers a mis en évidence les dérapages que permet Facebook lorsque ses pages sont utilisées comme plateforme pour faire l’apologie des narcotrafiquants. Un jeune homme de 24 ans qui envoyait, sur les réseaux sociaux, des messages, des photos annonçant des opérations violentes du cartel, a été arrêté par la police. Le jeune homme n’avait en réalité rien à voir avec ces dangereux criminels.

Il y a quelques jours, la police de Guadalajara a détenu un jeune Mexicain de 24 ans, croyant qu’il s’agissait d’un dangereux narcotrafiquant. Elle a pu remonter jusqu’à lui en identifiant le titulaire d’un compte Facebook qui se présentait comme l’un des commandants du tout puissant cartel de Jalisco Nouvelle Génération.

Sur sa page, il envoyait des messages menaçants annonçant des opérations violentes du cartel, et publiait des photos et des vidéos de narcotrafiquants armés jusqu’aux dents. En réalité, c’était du bluff.

Le jeune homme n’a rien à voir avec ces dangereux criminels. Il est opérateur de monte-charge. Mais comme certains jeunes Mexicains, il est fasciné par la vie des barons de la drogue. L’argent, le pouvoir et les armes dont ils disposent. Les photos qu’il postait sur son mur Facebook, il les trouvait sur des sites relatifs au trafic de drogue.

Cette fanfaronnade lui a valu d’être incarcéré dans un pénitencier. Relâché sous caution, il a pu au moins réaliser son rêve : être quelques jours au côté des narcotrafiquants les plus dangereux du pays.

Les narcojuniors sur Facebook et Twitter

Les trafiquants de drogue sont toutefois vraiment présents sur les réseaux. C’est notamment le cas des enfants des leaders des cartels, désignés comme les narcojuniors. Ces jeunes savent parfaitement exploiter les réseaux sociaux où ils y sont très actifs.

A travers leurs comptes, ils exhibent non seulement le luxe dans lequel ils vivent, mais ils utilisent aussi impunément Facebook et Twitter pour faire passer des messages aux autres membres de l’organisation. Par exemple, pour indiquer dans quelle zone les chargements de drogue auront lieu. Ou bien pour annoncer avec anticipation la fuite d’un des leurs, comme l’ont fait à travers un tweet, les fils du Chapo Guzman, cinq jours avant l’évasion spectaculaire, en juillet dernier, du chef du cartel de Sinaloa.

Les narcotrafiquants surveillent la police et l’armée

Les narcotrafiquants ont su mettre internet au service de leurs activités criminelles, et pas seulement sur les réseaux sociaux. Ils savent aussi recourir aux nouvelles technologies. Par exemple, dans l’Etat de Tamaulipas, depuis plusieurs mois, les forces de sécurité ont désactivé près de 200 caméras vidéo et plus de 80 antennes répétitrices digitales. Ce matériel installé sur des poteaux électriques et branché à internet grâce à des modems, permettait aux narcotrafiquants de surveiller à distance les faits et gestes de la police et de l’armée.

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