Mexique: sur 60 charniers trouvés, pas le moindre étudiant d'Iguala

Soixante fosses communes contenant au moins 129 corps : c’est le macabre bilan de dix mois de recherches menées par les autorités de l’Etat du Guerrero, dans le sud du Mexique, depuis la disparition de 43 étudiants à Iguala le 26 septembre 2014. Mais aucun des restes humains retrouvés ne correspond aux corps recherchés à l’origine.

Les chiffres donnés par le procureur général du Mexique ne sont que partiels. Ils ne recouvrent que les fosses communes analysées par un personnel spécialisé. On en est quand même à 129 cadavres découverts en dix mois, dont 20 femmes.

Pour autant, aucun ne correspond à ceux des étudiants disparus en septembre dernier dans cet Etat du Guerrero où les cartels se déchirent pour contrôler le trafic de l'opium, produit sur place en très grande quantité.

Les 43 étudiants venus manifester dans la ville d'Iguala le 26 septembre auraient été interceptés puis livrés par des policiers corrompus à un gang, qui les aurait assassinés après les avoir pris pour des membres d’un groupe concurrent.

Depuis, des dizaines de policiers et de membres de gangs ont été arrêtés, tout comme le maire d'Iguala et sa femme, qui se trouve être la sœur de trois narcotrafiquants. Dimanche, à la date anniversaire de leur enlèvement en 2015, comme chaque mois, parents et proches des étudiants ont manifesté à Mexico pour obtenir la réouverture du dossier.

Beaucoup remettent en question la version du gouvernement. La semaine dernière, la Commission nationale des droits humains relevait pas moins de 30 erreurs dans l’enquête. Quelque 20 000 personnes sont aujourd'hui portées disparues au Mexique.

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