De notre correspondante à Santiago du Chili,
La vente de Glencore n'a pas vraiment créé la surprise sur le marché chilien car toutes les grandes entreprises minières installées au Chili, la canadienne Barrick Gold Corporation ou Anglo American par exemple, ont déjà fait pareil. Face à la baisse du prix mondial du cuivre, elles vendent les mines qu’elles jugent moins stratégiques, les moins rentables. Glencore a donc mis à la vente la mine Lomas Bayas qui produit 75 000 tonnes de cuivre par an. Mais elle conserve ses parts dans la deuxième plus grande mine du Chili, Collahuasi, qui en produit, elle, six fois plus.
Les travailleurs de la mine au coeur de la crise du cuivre
Selon les spécialistes, les potentiels acheteurs continueraient la production de cuivre, donc, à part une restructuration au sommet de la hiérarchie, les travailleurs de la mine ne devraient pas être affectés. Mais cette vente illustre bien la crise que traverse en ce moment le secteur au niveau mondial et au niveau chilien en particulier. Toutes les entreprises minières installées au Chili licencient. En un peu plus d’un an, 10 000 travailleurs de la grande mine ont été mis à la porte, salariés et sous-traitants confondus. C’est très visible dans le nord du pays où se concentrent les mines, dans le désert d’Atacama, situé à plus de 1 000 km de Santiago. Il y a eu durant toute la période où le prix du cuivre était haut une migration des gens du Sud vers le Nord, attirés par les gros salaires de la mine. Aujourd’hui, cette migration va dans le sens inverse. Les gens rentrent chez eux.
La chute du cuivre fait plonger l'économie chilienne
La production de cuivre représente 10% du PIB du Chili. Si le cuivre chute, c’est donc l’économie du pays qui s’en ressent, et surtout dans le nord. Le produit intérieur brut d’Antofagasta, la ville la plus riche du pays, repose à 60% sur le secteur minier. Donc, cette crise touche durement là-bas la construction, les services, le commerce. Au niveau national, elle veut surtout dire que les caisses de l’Etat se rempliront beaucoup moins. Le cuivre représente 9% des recettes fiscales publiques. Un coup dur pour la présidente Michelle Bachelet qui a justement promis des réformes importantes, au niveau de l’Education, qui exigent des rentrées fiscales importantes.