Avec notre correspondante à Montréal, Pascale Guéricolas
Les trompettes de manifestation ont remplacé les sonneries scolaires pour les enseignants de Montréal mercredi 30 septembre, en colère contre la dégradation de leurs conditions de travail. Confrontés à une réduction de leurs budgets, les établissements scolaires ont dû caser plus d'élèves par classe, tout en réduisant le nombre d'éducateurs spécialisés. Pour certaines institutrices, prendre soin de leur classe devient un vrai casse-tête.
« Il y a beaucoup d’intégrations des élèves en difficulté, et on nous coupe de plus en plus de services pour ces élèves-là, alors qu’ils ont besoin d’être accompagnés d’éducatrices spécialisées », raconte une institutrice. « S’il arrive une crise, ça peut être dangereux pour les autres élèves et alors il faut appeler la direction. C’est très difficile », poursuit sa collègue.
Au fil des ans, des autistes, des jeunes avec des troubles d'attention, ont intégré l'école mais l'aide spécialisée a diminué. Tout comme le soutien individuel pour les élèves en difficulté scolaire. Pour Sylvain Malette, président de la Fédération autonome des enseignants, il faut redonner des moyens à l'éducation : « Le gouvernement doit comprendre le message de nos collègues, de notre mobilisation. On est déterminés et on ne laissera pas saccager notre contrat de travail ni l’Ecole publique. »
Les enseignants ont déjà promis de redescendre bientôt dans la rue s'ils ne sont pas entendus.