Avec notre envoyée spéciale à Philadelphie, Anne-Marie Capomaccio
Au total, 90% des catholiques américains estiment qu'une famille, c'est le mariage d'un homme et d'une femme qui élèvent des enfants. Mais au-delà de la statistique, l'étude de l'institut Pew Research montre que les fidèles sont une majorité à demander plus de tolérance.
Ils comprennent le divorce, ils estiment qu'il n'y a aucun mal à élever un enfant seul, admettent la cohabitation avant le mariage et les couples homosexuels. Et ils se reconnaissent dans la parole du pape François, qui reste sur les positions traditionnelles, mais refuse de porter un jugement.
C'est pour cette raison que Dylan, 20 ans, est revenu vers l'Eglise. Ce jeune homosexuel est à Philadelphie pour entendre le souverain pontife. « Francis (François, NDLR) est différent, il m'a ramené vers l'Eglise, car je pense qu'avec lui, je suis dans un environnement plus tolérant, estime-t-il. Et j'aime vraiment sa manière de nous diriger... »
Sur la contraception, l'avortement, les catholiques américains sont divisés aussi, comme sur la position des femmes dans l'Eglise. Mais ils sont venus de tous les Etats-Unis, pleins d'espoir, pour entendre la parole du pape François.
■ Une Eglise à la recherche d’un nouveau souffle
L'Eglise catholique revendique 68 millions de fidèles, et si autrefois ils étaient descendants de colons irlandais ou d'immigrés italiens, les nouveaux arrivants sont latino-américains.
Ainsi les catholiques ne vivent plus seulement sur la côte est des Etats-Unis, ils remplissent les églises du Texas et de Californie. C'est l'arrivée de ces migrants - un tiers des catholiques aujourd'hui - qui a enrayé le déclin. Et le Vatican en est conscient : sur 18 interventions publiques, le pape François s'est exprimé à quatre reprises en anglais, et pour le reste, il s'est adressé aux fidèles en espagnol, sa langue maternelle.
Le problème de cette Eglise est la désaffection des jeunes, qui se reconnaissent moins dans une religion qui ostracise les divorcés, et les homosexuels, une Eglise qu'ils estiment peu en prise avec le siècle. Mais le pape François change la donne, son refus de juger trouve un écho aux Etats-Unis. Toutes religions confondues, ils sont 64% à apprécier ses prises de positions.