Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Le pape François n’a pas hésité à donner un petit cours de morale politique à l’aréopage de diplomates venu l’écouter. Les guerres en Syrie, Irak, Libye, Ukraine, Soudan du Sud « doivent pousser à un examen de conscience de ceux qui conduisent les affaires internationales », a-t-il martelé.
Il a ensuite accordé une longue place dans son discours à la question de l’environnement, alors que les nouveaux objectifs de développement durable ont été adoptés lors d’un sommet qui s’est ouvert ce vendredi aux Nations unies. « Je joins ma voix à celle de tous ceux qui aspirent à des solutions urgentes et effectives», a dit le pape François. Il a réclamé la reconnaissance « d’un droit à l’environnement » tout en espérant que des accords fondamentaux et efficaces soient décidés lors de la conférence de Paris sur le changement climatique en décembre prochain. « Les compromis annoncés de façon solennelle ne sont pas suffisants, a-t-il estimé, même s'ils constituent une étape nécessaire pour la résolution des problèmes ».
Son discours s’est ensuite adressé aux plus démunis. Ses quelques remarques liées à la justice sociale, au caractère asphyxiant des organismes financiers qui mettent les plus pauvres « au rebut », ont été très applaudies. « Les organismes financiers internationaux doivent veiller au développement durable des pays et à ne pas les soumettre de façon asphyxiante à des systèmes de crédit, qui loin de promouvoir le progrès, soumettent les populations à des mécanismes de plus grande pauvreté, d’exclusion et de dépendance », a dit le souverain pontife.
Mais la grande surprise de son discours a été une toute petite phrase, où le pape François a évoqué la « colonisation idéologique » qui impose des modèles de vie anormaux et irresponsables. « La défense de l'environnement et la lutte contre les exclusions exigent la reconnaissance d'une loi morale inscrite dans la nature humaine elle-même, qui comprend la distinction naturelle entre homme et femme, et le respect absolu de la vie dans toutes ses étapes et toutes ses dimensions ». Une allusion implicite au mariage gay, qui a été légalisé à New York en juin dernier. Cette petite phrase a jeté le trouble dans l’enceinte de l’Assemblée générale et risque d’être très moyennement appréciée à New York.