Etats-Unis: la visite inédite du pape François à Washington

Au lendemain de son arrivée à Washington, le souverain pontife a été reçu à la Maison Blanche. Une visite historique au cours de laquelle il a encouragé les efforts de l'administration Obama en direction de Cuba et en faveur de l'environnement.

Avec notre correspondante à WashingtonAnne-Marie Capomaccio, et notre envoyé spécial,  Antoine-Marie Izoard

A bord de sa papamobile, le pape François a paradé mercredi devant les monuments emblématiques de la capitale des Etats-Unis sous les vivats d'une foule enthousiaste, le saluant aussi bien en anglais qu'en espagnol. Drapeaux blanc et jaune du Vatican et bannières américaines parsemaient la foule, étroitement encadrée par les services de sécurité.

Après des heures d’attente pour voir, en quelques secondes, passer l'emblématique véhicule, la foule se disperse lentement. Les milliers de pèlerins ont le sourire, ils ont pu saluer et applaudir le pape François, ils ont été bénis. « C’est un moment qui ne se représentera pas dans nos vies », explique un groupe de jeunes protestants, qui se reconnaissent dans les prises de position du chef de l’Eglise catholique.

Eloges et ovations

C'est dans les jardins de la Maison Blanche que le pape François a été solennellement accueilli par Barak Obama. Il a fait sensation en arrivant à bord d'une petite Fiat 500 noire. Pas moins de 11 000 personnes ont assisté à cette rencontre inédite sur le sol américain pour François, qui passait la première journée de sa vie aux Etats-Unis.

L’intervention était retransmise sur écran géant. Le président américain a salué le premier pape venu des Amériques et, dans un trait d'humour, le premier pape qui a partagé son encyclique sur son compte Twitter. « Pour l'espoir que vous incarnez, Saint-Père, nous vous remercions et nous vous accueillons avec gratitude aux Etats-Unis. », a déclaré Barack Obama. Ne tarissant pas d'éloges, le président américain a présenté son hôte comme un leader dont l'autorité ne provient pas seulement des paroles mais aussi de ce qu'il fait. Des applaudissements ont retenti lorsqu’il a parlé de la nécessité de venir en aide aux défavorisés et lorsqu’il a remis l’accent sur la liberté de religion.

Quant au chef de l'Eglise catholique, il s'est d'abord présenté - dans un anglais hésitant - comme le fils d'une famille d'immigrés. Ovation. « Comme fils d'une famille d'immigrés, je suis heureux d'être accueilli dans ce pays, qui a été en grande partie bâti par de semblables familles », a déclaré le souverain pontife. Arrivé la veille de Cuba, il a réclamé aux Etats-Unis plus de persévérance dans le dialogue enfin renoué avec La Havane.

Le climat, au coeur du discours du pape

Il a également souhaité la poursuite des efforts encourageants de Barack Obama en faveur de la défense de l'environnement. Dans un pays où les climato-sceptiques sont légion et les engagements pour lutter contre le réchauffement climatique encore bien faibles, le pape François a alors cité une phrase de Martin Luther King pour soutenir que « le monde avait fait défaut à ses promesses et que le moment était venu de les tenir ».

Le chef de l'Eglise catholique a enfin demandé que soit respectée la liberté religieuse aux Etats-Unis, assurant qu'il s'agissait de l'un des plus précieux acquis de l'Amérique. Le thème est cher au camp républicain mais surtout à nombre d'évêques qui veulent faire entendre la voix de l'Eglise aux Etats-Unis face aux lois qu'elle juge injustes.

Puis la foule s'est déplacée vers la basilique où le pape François a canonisé le père Junipero Serra, missionnaire californien du XVIIIe siècle. Les forces de police et l’armée américaine étaient déployées en force pour veiller à cette dispersion dans le calme. Les renforts sont venus de tout les Etats-Unis pour faire face à la visite du pape François, que les services secrets considèrent comme un défi sécuritaire.

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