Alors que l'organe officiel cubain, Granma, diffuse de nombreuses photos et reportages sur la visite du pape, la déception se lit avant tout sur les réseaux sociaux : François n'a pas parlé en public ni de l'opposition cubaine, ni de la diaspora cubaine à l'étranger, peut-on y lire. Le journal El Espectador estime que le souverain pontife agit certes avec « la plus grande prudence, mais sans trahir l'objectif de sa visite ». Un objectif que La Prensa, quotidien hondurien résume ainsi : « la voie du dialogue », que le Saint-Père poursuit en faisant preuve « d'efforts diplomatiques exemplaires ».
Après sa visite à Cuba, le pape François est donc attendu, demain, aux États-Unis où il doit rencontrer Barack Obama et s'exprimer devant le Congrès. « Avec son message qu'une vie authentique se vit à travers l'engagement concret pour le prochain, avec son idée que le premier devrait être dernier, le pape François risque de mettre du désordre dans la classe politique américaine », estime le North Jersey. « Avec les républicains, dont la précampagne présidentielle est dominée par la question de savoir comment expulser 11 millions de sans-papiers, la scène politique américaine est actuellement aux antipodes des thèses papales ».
Du pape aux États-Unis, on va donc en entendre parler. À ceux qui pourraient d'ores et déjà montrer des premiers signes de lassitude, le Lancaster Journal explique : « La visite de ce pape est un événement parce que son message fédère une large partie de l'opinion mondiale et ceci au-delà des cercles religieux. Et pour réussir ce tour de force, il a choisi l'une des voies les plus difficiles : dire des vérités dérangeantes et refuser de se soumettre aux puissants ».
Abus sexuels sur enfants en Afghanistan : l’armée américaine ferme les yeux
C’est un grave cas de conscience de soldats américains déployés en Afghanistan. Ils avaient reçu l'interdiction de leur hiérarchie de dénoncer les viols de jeunes garçons commis par des responsables de l'armée et de la police afghanes dans des bases militaires. C’est ce que révèle aujourd’hui le New York Times.
« La nuit, on pouvait les entendre crier, mais nous n’étions pas autorisés à faire quoi que ce soit ». Le père d'un Marine rapporte ces propos dans les colonnes du journal, alors que son fils a été tué par la suite en Afghanistan en 2012. « Les violences sexuelles contre les enfants sont un problème de longue date dans ce pays, surtout parmi des dirigeants armés qui dominent les zones rurales », rapporte le New York Times. Les soldats et marines américains ont été sommés par leur hiérarchie de ne pas intervenir. « On nous a demandé de fermer les yeux sur une pratique locale », raconte un autre. Ceux parmi les soldats qui ont osé s'interposer, l'ont payé cher, rapporte encore le journal. Plusieurs sont passés devant un conseil de discipline et ont depuis quitté l'armée américaine.
Interrogé par le New York Times, le porte-parole du commandement américain en Afghanistan explique que c'est « à la justice afghane de se pencher sur ces cas d'abus sexuels sur des enfants ». Mais la politique de non-intervention de l'armée américaine avait surtout pour objectif « le maintien de ses bonnes relations avec la police afghane et les unités militaires, entrainées par les États-Unis pour combattre les talibans », conclut le quotidien.
Conflit frontalier Venezuela – Colombie : rencontre au sommet
Ce lundi, les présidents vénézuélien et colombien se retrouvent à Quito, en Équateur pour parler du conflit frontalier qui les oppose depuis quelques semaines.
« Après la décision unilatérale du président vénézuélien, Nicolas Maduro, de fermer sa frontière avec le pays voisin, le 19 août, nous avons assisté à une crise humanitaire et une aggravation des tensions diplomatiques entre Caracas et Bogota », constate El Nacional. 21 000 Colombiens ont été expulsés ou ont quitté le Venezuela d'eux-mêmes. Aujourd'hui donc, les deux présidents se retrouveront pour la première fois en tête à tête.
« Enfin », s'exclame El Comercio, qui rappelle, lui aussi, le drame des milliers de Colombiens déplacés après des années passées au Venezuela. « Aujourd'hui, Santos et Maduro doivent laisser leurs différends de côté et chercher une issue à la crise humanitaire ». Et El Commercio de conclure sur cette recommandation à l'adresse des deux chefs d'État : « Réfléchissez avant de parler, messieurs. Montrez-vous ouverts d'esprit, ne posez pas de conditions préalables, et tout ira bien ».