Avec nos envoyés spéciaux à la Havane, Geneviève Delrue, Lucile Gimberg et Philippe Nadel
Dès son arrivée sur l’île, le pape François a demandé lors de sa cérémanoie d'accueil que soient accordés à l'Eglise cubaine « les moyens » pour mener sa mission « dans la liberté ». « Nous voulons aujourd'hui renouveler ces liens de coopération et d'amitié pour que l'Eglise continue d'accompagner et d'encourager le peuple cubain dans ses espérances et dans ses préoccupations, dans la liberté et avec les moyens » pour mener sa mission, a déclaré le souverain pontife sur le tarmac de l'aéroport Jose Marti de La Havane.
Dans cette allocution d’arrivée, le pape François a salué tous les Cubains de l’île et ceux dispersés à travers le monde faisant un trait d’union entre Cubains de l’intérieur et ceux qui ont quitté l’île pour des raisons politiques et économiques, faisant allusion -sans les nommer- aux Cubains de Miami, hostiles au régime castriste et à la levée de l'embargo. Dans ce souci d’apporter un message de paix, il a demandé aux responsables politiques de s’inspirer de la récente réconciliation diplomatique américano-cubaine.
« Depuis quelques mois, nous sommes témoins d’un évènement qui nous remplit d’espérance. La normalisation des relations entre deux peuples après des années d’éloignement. C’est un signe de la victoire de la culture, de la rencontre, du dialogue sur la culture de la confrontation. J’encourage les responsables politiques à continuer d’avancer sur ce chemin comme exemple de réconciliation dans le monde entier. » Dès son arrivée, le pape François a donné le ton de son voyage , celui de l’unité et de la réconciliation.
Des attentes diverses
Il a d'ailleurs appelé les Etats-Unis et Cuba à « continuer d'avancer sur le chemin » du rapprochement, au début d'un voyage historique dans les deux pays. « J'encourage les responsables politiques (cubains et américains) à continuer sur ce chemin et à développer toutes leurs potentialités », a déclaré le souverain pontife peu après son arrivée à Cuba pour une visite de trois jours qui le mènera ensuite aux Etats-Unis. Le pape argentin a joué un rôle de premier plan dans le réchauffement entre les Etats-Unis et Cuba, qui a abouti cet été au rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays après plus d'un demi-siècle d'hostilité.
Du côté des autorités cubaines, on espère que le pape réaffirmera l'hostilité du Vatican à l'embargo américain, qui frappe toujours Cuba cinquante-trois ans après son entrée en vigueur. L'opposition cubaine, qui dénonce le système de parti unique, attend de son côté que le pape les aide à obtenir la libération d'une cinquantaine de militants emprisonnés.