Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Les leaders présents au sommet d’Anchorage ont fait une ovation debout au président des Etats-Unis qui venait pourtant de distribuer des mauvais points sur le climat. « Nous n’allons pas assez vite, a déploré Barack Obama, pas assez vite pour enrayer le réchauffement de la planète, alors que nous en avons les moyens ».
« Le temps du déni est terminé »
Dans une intervention très sombre, le président américain a mis l’accent sur le retard pris dans ce domaine, un retard en partie dû, « au déni de certains politiques rétrogrades ». « Tout prétendu leader qui ne prend pas ce problème sérieusement… ou qui en parle comme d’une plaisanterie… n’est pas digne de diriger. Sur ce dossier plus que tout autre… nous courons le risque d’arriver trop tard… la fenêtre va se refermer…et c’est pour cela que nous sommes là aujourd’hui » a ajouté le président américain faisant en partie allusion à l’opposition républicaine aux Etats-Unis, opposition qui s’oppose à ses projets de réduction des émissions de gaz à effet de serre. « Le temps de l’ignorance, du cynisme, et du déni est terminé… » a martelé Barack Obama qui espère que le sommet de Paris, à la fin de cette année, sera l’occasion de prendre de réelles décisions, et non « une réunion de plus sur le problème du climat… »
Alaska: les effets du réchauffement visibles à l'oeil nu
Barack Obama va rester 48 heures de plus en Alaska mais ce séjour ne sera pas seulement consacré à l’avenir de cette région du grand Nord, entre protection de l’environnement et production d’hydrocarbures. Car l’Alaska est un symbole : la fonte des glaciers affecte la région mais dans le même temps cet Etat vit de la production de pétrole : un habitant sur huit vit de la production d’hydrocarbures. Or, Barack Obama vient d’autoriser de nouveaux forages au large de l’Alaska. C’est un soulagement pour l’économie locale pénalisée par la chute du prix du pétrole, mais une catastrophe pour l'environnement car les effets du réchauffement sont visibles à l’œil nu.
Les spécialistes estiment que la surface d’un stade de football disparaît chaque jour dans les glaces. Barack Obama veut croire que les points de vue sont réconciliables, et que la croissance économique ne doit pas se faire aux dépens de l’environnement et vice versa mais il a encore du mal à convaincre, et quelques manifestants sont venus sur le chemin du convoi présidentiel, brandir des pancartes, pour exprimer leur colère, contre la décision autorisant de nouveaux forages pétroliers.
Suite du programme de Barack Obama : le président américain va participer à l’enregistrement d’une émission de téléréalité à succès, un programme de la chaîne CBS dans lequel on apprend à survivre dans la nature, qui sera diffusée dans les semaines qui viennent.