A la Une: débat relancé sur le contrôle des armes

Au lendemain de l'assassinat en Virginie de deux journalistes en direct à la télévision, la presse américaine revient largement sur la question du contrôle des armes à feu.

« L'Amérique fera-t-elle enfin quelque chose pour mettre fin à ce carnage ? », se décourage le Washington Post dans son éditorial. Le journal dénonce les « pressions » de la puissante NRA, la National Rifle Association. Il rappelle que, pas plus tard qu'en janvier dernier, cette association, en partie financée par l'industrie de l'armement, a vivement combattu deux mesures de régulation des ventes d’armes en Virginie. Les textes ont finalement été rejetés, au grand regret du Washington Post. « Ces mesures n'auraient peut-être pas empêché la tragédie de mercredi. Mais elles pourraient en empêcher d'autres », croit l’éditorialiste du journal. « Le Congrès doit agir. »

Le débat est récurrent aux Etats-Unis. Chaque camp ressort régulièrement les mêmes arguments. La très conservatrice National Review s’en agace. Elle dénonce « l'opportunisme » politique de ceux qui appellent systématiquement au contrôle des armes. Pour elle, « il n'est pas raisonnable de supposer que si un homme est capable de filmer et de mettre en ligne le double assassinat qu'il vient de commettre, il ne sera pas capable de se procurer une arme pour réaliser son méfait ».

Dans le New York Times, on sent l'éditorialiste presque désabusé : « la triste réalité qui se cache derrière cette nouvelle fusillade est banale : il y a trop d'armes [300 millions aux Etats-Unis, rappelle le journal], et pas assez de volonté pour faire quoi que ce soit contre elles. » « Beaucoup d'hommes politiques vont présenter cette fusillade comme un appel à améliorer les soins psychiatriques, sûrement pas le contrôle des armes », prédit le New York Times. Et l'éditorialiste ne croit pas si bien dire : son confrère de la National Review avance précisément cet argument : « s'il faut engager un effort sérieux et concerté pour empêcher ceux qui entendent des voix de menacer la sécurité publique, commencer par réformer notre système de santé mentale est une option plus judicieuse ».

Venezuela-Colombie : la crise frontalière fait réagir

Le Venezuela a décidé de fermer une partie de sa frontière avec la Colombie en fin de semaine dernière. Mercredi, la ministre des Affaires étrangères et son homologue colombienne se sont rencontrées pour chercher une solution au conflit.

A Caracas, les journaux ne tirent pas tous le même bilan de cette rencontre. El Nacional a choisi ce titre pour sa Une : « Venezuela et Colombie ne parviennent pas à un accord pour rouvrir la frontière ». Ultimas Noticias affiche au contraire une photo des deux ministres souriantes sous ce titre : « Un chemin vers une nouvelle frontière ».

L'évènement fait aussi réagir la presse à l'étranger. El Nuevo Herald, la version espagnole du Miami Herald, dénonce la « décision abrupte » de Maduro de fermer la frontière. Dans un éditorial, le journal rappelle que « le leader chaviste affirme que la contrebande à la frontière fait partie d'un plan de la droite pour déstabiliser son régime », mais « il n'a pas fourni de preuves concrètes à ce sujet », affirme le quotidien hispanophone.

Le journal vénézuélien Ultimas noticias publie dans ses pages intérieures une tribune très critique. Elle est signée Claudio Fermín, sociologue et membre de l'opposition. « Cette frontière est devenue le déversoir de la guérilla colombienne grâce à la main généreuse de ses camarades vénézuéliens au gouvernement », dénonce Fermín. « La contrebande n'est possible qu'avec le soutien des militaires vénézuéliens », insiste-t-il.

En Argentine, Cristina Kirchner malmenée

Le parti de la présidente argentine est soupçonné de fraude électorale dans l’élection du gouverneur de la province de Tucumán.

Le quotidien La Prensa appelle la présidente à« faire preuve d'autorité » dans son parti pour « mettre fin à dix ans d'abus de pouvoir ». Mais La Nación décide de faire un pas de côté. Pour l'éditorialiste du journal, « la fraude peut certes décourager ceux qui s'impatientent face aux difficultés dans la construction de la démocratie ». Néanmoins, pour lui, l'ampleur des manifestations contre cette fraude électorale ne peut qu'inciter à l'optimisme. Il en est convaincu, « nous les Argentins sommes en train de vivre un processus, certes accidenté, mais bien réel, de maturation de la démocratie. »

 

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