« Le tout début de ma vie a été extrêmement heureux » se souvenait Samuel Pisar. Né à Bialystok, en Pologne, dans une famille aisée, son destin bascule à 12 ans, avec l'invasion nazie. Samuel Pisar est déporté dans le camp de travail de Majdanek. Ensuite, ce sera Auschwitz et Dachau. Sa mère le sauve en lui faisant porter des vêtements - des haillons - trop grands pour lui. Samuel Pisar fait plus que son âge, il échappe aux chambres à gaz. Tous ses proches, tous ses camarades d'école, seront exterminés.
A la Libération, il a 16 ans. Il erre dans les décombres de l'Allemagne avant de gagner Paris puis l'Australie. Après des études à Harvard, il est repéré par un certain John Fitzgerald Kennedy, dont il devient le conseiller pour le commerce Est-Ouest. Il fonde une doctrine, le « pisarisme », selon laquelle les échanges entre les deux blocs permettent d'éviter que la Guerre froide ne dégénère.
Bouleversé par l'assassinat de JFK, en 1963, il se retire en Californie. Le cinéma est en train de devenir une industrie. Il sera l'avocat d'Elizabeth Taylor, parmi des dizaines d'autres. Ces dernières années, Samuel Pisar ne cessait de mettre en garde les jeunes du monde entier contre la résurgence du « fanatisme nationaliste, raciste ou religieux ».