Mexique: la vidéo de l’évasion d’El Chapo suscite des interrogations

La chasse à l’homme se poursuit, trois jours après l'évasion du baron mexicain de la drogue Joaquin Guzman, dit « El Chapo ». Mercredi 15 juillet, une vidéo de son évasion a été diffusée. Mais elle suscite plus d’interrogations qu’elle n’apporte de réponses.

Avec notre correspondant à Mexico,  Patrick John Buffe

Au Mexique, plus de quatre jours après son évasion spectaculaire d'un pénitencier de haute sécurité, Joaquin Guzman est toujours introuvable. Et cela malgré l'imposant dispositif de sécurité mis en place dans tout le pays pour essayer de capturer à nouveau le leader du cartel de Sinaloa. Quant à l'enquête en cours, ni les déclarations des autorités, ni les vidéos de surveillance qu'elles ont rendues publiques, n'ont apporté de nouveaux éléments sur la fuite d' « El Chapo ».

La vidéo du moment où il disparaît de sa cellule suscite plus de questions que de réponses. Pourquoi le sol de sa douche, où a été creusé un trou d'accès au tunnel, échappait-il à la surveillance des caméras de sécurité ? Pourquoi la présence, près de son lit, de ce qui pourrait être une tablette digitale ? Et combien de temps après son évasion la police et l'armée se sont-elles lancées à sa poursuite ?

Le véritable « El Chapo » ?

Toutes ces questions rendent sceptiques de nombreux Mexicains qui mettent en doute les explications officielles. Sur les réseaux sociaux, certains se demandent si le prisonnier chevelu que montre la vidéo est bien Joaquin Guzman, alors que les autorités ont diffusé une photo de lui avec le crâne rasé. D'autres vont même jusqu'à penser que le fugitif a pu sortir par la porte principale de ce pénitencier de très haute sécurité plutôt que par un tunnel construit durant des mois sans que personne ne s'en aperçoive.

Quoi qu'il en soit, ce baron de la drogue court toujours. Pour sa capture, le gouvernement mexicain offre une récompense de 3,5 millions d'euros. Par ailleurs, quatre fonctionnaires responsables du système pénitentiaire ont déjà été limogés et 22 personnes travaillant dans cette prison sont toujours en garde à vue.

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