Le titre du Miami Herald est plutôt évocateur : « Pour les Etats-Unis et Cuba : le moment est venu. » En dessous de ce titre, le journal précise qu’à compter du 20 juillet, « un drapeau cubain flottera sur une nouvelle ambassade à Washington » et il y aura « pour le première fois depuis des décennies des relations diplomatiques entre ces deux pays ».
Granma, l’organe officiel du comité central du Parti communiste cubain, a choisi quant à lui de publier en Une les photos des deux dirigeants. A côté de celle de Raul Castro, la lettre qu’il a adressée à Barack Obama dans laquelle il annonce la réouverture de l’ambassade cubaine à Washington. Puis, une photo de Barack Obama en train de prononcer un discours et la lettre du chef de la Maison Blanche adressée à Raul Castro. Une « Une » qui restera à jamais gravée dans l’histoire cubaine.
La presse américaine se montre plus sceptique que Barack Obama concernant Cuba
Selon le Washington Post, qui reprend une citation du discours du président américain prononcé hier, « personne ne s’attend à ce que Cuba se transforme du jour au lendemain ». Eh bien « c’est exactement ça », confirme le quotidien de la capitale. Depuis l’annonce d’une reprise du dialogue entre ces deux pays le 17 décembre dernier, c’est même l’inverse, constate l’éditorialiste : « Tous les indicateurs humains ont évolué dans la mauvaise direction », estime-t-il.
Et pour appuyer cette analyse, le Washington Post cite en exemple les arrestations d’opposants politiques, plus de 3 000 depuis décembre dernier. Des arrestations parfois violentes, détaille le journal. Pour le Washington Post, il n’est pas question de critiquer la réouverture des ambassades, ni la relance des relations diplomatiques, mais le quotidien estime que la Maison Blanche aurait dû exiger certaines choses en contrepartie, ce qui n’est pas le cas.
Par exemple, Barack Obama aurait pu demander à ce que les manifestations hebdomadaires des « femmes en blanc » (un groupe d’épouses ou de mères d’opposants en détention) ne soient plus entachées d’arrestations arbitraires et de violences à l’encontre des manifestantes. Par ailleurs, le Washington Post prévient la Maison Blanche, « l’opposition au Congrès bloquera toute nomination d’un ambassadeur à Cuba ».
Reste que le rétablissement des relations entre ces deux pays est désormais inéluctable, estime pour sa part El Nuevo Herald, même si le chemin est semé d’embuches selon le quotidien. « Nous ne nous faisons aucune illusion concernant un changement de régime. Notre espérance est avec le peuple cubain, avec cette nouvelle génération qui espère un futur où tous les Cubains seront respectés et auront les mêmes chances que dans des pays libres et démocratiques. »
De plus en plus d’églises incendiées dans les Etats du sud des Etats-Unis
Sept églises ont brûlé depuis le 22 juin dernier, dont deux en Caroline du Sud, c'est-à-dire l’Etat où Dylann Roof a tué neuf personnes dans une église de la communauté afro-américaine à Charleston le 17 juin dernier. Le Post and Courier, quotidien de Charleston, revient sur cette vague d’incendies dans son édition du jour et plus particulièrement sur celui du Mount Zion African Methodist Episcopal Church, une église située à Greeleyville en Caroline du Sud.
Le quotidien rappelle que cette église avait déjà été incendiée par le Ku Klux Klan en 1995. Pour l’instant, les enquêteurs ne sont pas encore à même de dire s’il s’agit cette fois d’un incendie criminel ou pas. Mais selon les diverses enquêtes concernant les autres églises incendiées, la piste criminelle ne peut être écartée. Le Post and Courier parle de la peur qu’une nouvelle vague de violence raciale n’éclate. Même si hier, lors d’une conférence de presse des forces de l’ordre, Craig Chillcott, un enquêteur, a insisté sur le fait que pour l’instant aucune conclusion n’avait été dévoilée concernant ces différents incendies.