Nicaragua: les habitants de Juigalpa disent «non au canal»

Ce week-end, des milliers de Nicaraguayens sont à nouveau descendus dans les rues, cette fois à Juigalpa, une ville du centre du pays, pour s’opposer à la construction du grand canal interocéanique. Un projet que le président Daniel Ortega a confié au groupe chinois HKND qui prétend terminer ce chantier d’ici 2020. Coût estimé de ce canal qui doit faire concurrence à celui de Panama : 40 milliards d’euros.

Avec notre correspondant région, Patrick John Buffe

Durant cette marche nationale placée sous le slogan « Non au canal, non à la dictature », les manifestants ont exprimé leur rejet de ce projet pharaonique, dont les travaux ont commencé en décembre 2014. En plus de marcher en défense de la souveraineté nationale au cri de « dehors les Chinois », ils ont protesté contre l’expropriation des terres de milliers de paysans et la destruction du lac Cacibolca, la plus importante réserve d'eau douce d’Amérique centrale.

Car l’écologie est au cœur des préoccupations. Il y a bien eu une étude d’impact sur l’environnement. Mais elle a été réalisée par le concessionnaire du projet, le groupe chinois HKND. Et ce rapport n’a toujours pas été rendu public par le gouvernement du président Ortega, déjà critiqué pour son manque de transparence.

Quoi qu’il en soit, ce projet controversé continue à être une grande nébuleuse. Personne ne sait qui est derrière ce consortium chinois, qui sont les investisseurs publics ou privés, et même si ce projet est viable. En revanche, le gouvernement, lui, est certain que ce canal fera du Nicaragua le pays le plus riche d’Amérique centrale.

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