Mexique: élections sous tension après une campagne très violente

Les Mexicains votent ce dimanche pour des élections législatives et régionales. Des scrutins sous haute tension. La campagne électorale a été d’une violence inédite. Cette journée électorale va donc être un test pour le président Enrique Pena Nieto, très critiqué. Malgré tout, son parti, le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) reste le grand favori pour ces scrutins.

La campagne électorale qui vient de s’achever au Mexique a été d’une violence inédite. Une campagne marquée par la peur exercée par les cartels dans certains Etats et l’assassinat de quatre candidats. Elle a aussi vu des enseignants occuper des bureaux de vote, appelant au boycott du scrutin dans plusieurs Etat du sud (voir ci-dessous).

Quatre-vingt-trois millions d’électeurs sont appelés à désigner 500 députés fédéraux ce dimanche. Neuf postes de gouverneurs, sur un total de 32, sont également en jeu, dont ceux des Etats du Guerrero et du Michoacan, souvent présentés comme les plus violents du pays. Les Mexicains voteront aussi pour choisir 900 conseils municipaux.

Ces élections sont donc un véritable test pour le pouvoir en place. En matière de sécurité notamment. Si les autorités disent ne pas craindre que les cartels ne s’immiscent dans ces scrutins, elles craignent en revanche des complications dans plusieurs Etats où les enseignants qui occupent des bureaux de vote ont brûlé des milliers de bulletins.

Autre nouveauté de ce scrutin, l’apparition de candidats indépendants. Cela pourrait coûter cher aux partis politiques traditionnels, empêtrés dans des scandales à répétition qui font fuir selon de nombreux experts leurs électeurs.

■ Les enseignants bien décidés à perturber le scrutin

« Sans solution, pas d'élections ». C'est en appliquant cette consigne que les maîtres d'école dissidents devraient poursuivre ce dimanche le boycott des élections car ils estiment ne pas avoir reçu de solution satisfaisante du gouvernement à leurs revendications éducatives, rapporte notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe. Depuis le début de la semaine, ils se sont mobilisés, occupant par la force et saccageant plusieurs sièges régionaux de l'Institut national électoral (INE) et allant même jusqu'à brûler des bulletins de vote.

Et durant la journée électorale, ils sont bien décidés à empêcher l'installation des bureaux de vote dans les écoles de plusieurs Etats du sud du pays. Cette situation pourrait provoquer la suspension des élections dans certaines circonscriptions électorales. Une éventualité que n'écarte pas le président de l'INE, Lorenzo Cordova : « Nous sommes confiants et nous espérons que les conditions seront propices pour pouvoir installer tous les bureaux de vote, indique-t-il. Mais si ce n'est pas le cas, on prendra les décisions adéquates le moment venu. »

Le ministère de l'Intérieur a finalement décidé de déployer des milliers de soldats et d'agents de la police fédérale dans les Etats de Guerrero, Michoacán, Chiapas et Oaxaca. Leur tâche : récupérer les installations électorales aux mains des protestataires dans le but d'assurer le bon déroulement des élections.

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