Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
La réforme prévoit que la National Security Agency (NSA) cesse de stocker des millions de métadonnées relatives aux appels téléphoniques. En revanche, si l'agence de renseignement a des soupçons justifiés sur les conversations d’un individu, elle pourrait alors demander aux opérateurs privés de les lui procurer, après avoir obtenu l’autorisation d’un tribunal. En d’autres termes, le stockage des informations passerait des mains du gouvernement à celle du secteur privé.
Le blocage provient du fait que certains sénateurs veulent conserver l’ancien système, ou le prolonger jusqu’en 2020, alors que d’autres veulent son abolition pure et simple. C'est le cas de Rand Paul, le candidat libertarien opposé à toute ingérence du gouvernement dans la vie privée des Américains. Ce blocage va probablement prévaloir lors du vote de ce dimanche, ce qui dans ce cas voudra dire qu’à minuit, lorsque la section 215 du Patriot Act expirera, les « grandes oreilles » de la NSA devront se boucher. L’agence devra en effet débrancher les serveurs qui lui permettent de collecter des métadonnées.
Comme l’a souligné vendredi le président Obama, ce blocage est dangereux, à un moment où les menaces terroristes se multiplient. Le Sénat, dans les 48 ou 72 heures qui suivront, sera donc probablement forcé, pour des raisons de sécurité nationale, d’avaliser le texte de la Chambre. Mais si la loi est adoptée, une question reste pendante : les opérateurs privés accepteront-ils de coopérer avec le gouvernement ?