Avec notre correspondante à Santiago du Chili, Claire Martin
Il est fort possible qu'on ne sache jamais ce qui est arrivé à Pablo Neruda. Mais finalement, pourquoi pas ? Quarante-deux ans après la mort du célèbre poète, une bactérie retrouvée dans ses restes osseux pourrait réécrire l'histoire (ou pas). En 2011, son chauffeur Manuel Araya avait révélé soudainement que Neruda serait mort assassiné et non des suites de son cancer de la prostate. La justice avait été saisie.
Une équipe de médecins légistes espagnols vient ainsi de rendre son rapport. Rodrigo Lledo, du ministère de l'Intérieur, en donne la teneur : « Il indique la découverte d'une bactérie, un staphylocoque doré, dont la présence n'a pour l'instant pas d'explication. Elle pourrait être associée à une infection hospitalière ou à la manipulation des ossements ou à toute autre chose. Nous devons continuer d'enquêter. »
Pablo Neruda a été inhumé deux fois. Cette bactérie pourrait donc n'avoir aucun lien avec sa mort. Cependant, Rodolfo Reyes, le neveu du poète, veut y voir une piste. « Ça soutient réellement le doute raisonnable que nous avons qu'il y a eu une intervention externe dans la mort de Neruda. L'enquête doit donc continuer de manière encore plus poussée », explique-t-il.