Doté d’une loi antiterroriste étendant considérablement les pouvoirs de ses services de renseignement, le Canada dispose depuis le 6 mai dernier des moyens permettant d’anticiper tout départ de ses ressortissants cherchant à rejoindre les rangs de groupes terroristes. L’arrestation vendredi dernier de dix jeunes avant leur embarquement, et confirmée mardi soir par la gendarmerie royale, le prouve.
Le ministre canadien de la Sécurité publique a d’ailleurs tenu à rappeler l’importance de ce nouvel arsenal législatif qui a contribué à ces arrestations. Le Canada a multiplié les opérations ces derniers mois. En avril, deux garçons et une fille ont ainsi été arrêtés. En mars, un jeune Montréalais a dû accepter de porter un bracelet électronique pour éviter tout départ. Et ce alors qu'en janvier, six élèves d’un collège québécois influencés par un imam controversé ont quitté le pays pour rejoindre la Syrie.
Cette recrudescence de départs réussis ou avortés fait suite à deux attaques menées sur le sol canadien fin 2014, dont l’une a semé la terreur et la mort d'un soldat canadien au Parlement d’Ottawa. Deux attaques en deux jours qui ont poussé les autorités à revoir leur législation. Depuis, les forces de l’ordre tentent d’anticiper tout départ, à l’image de l’opération menée le week-end dernier à Montréal qui a permis l'arrestation de ces dix jeunes Canadiens.