Avec notre correspondante au Québec, Pascale Guéricolas.
Pour les prochains mois, Omar Khadr va séjourner chez son avocat, tout en portant un bracelet électronique pour surveiller ses déplacements et en respectant un couvre-feu. Ces restrictions n'avaient pas l'air cependant de lui peser alors qu'il s'adressait aux journalistes : « J'aimerais remercier le public canadien pour m'avoir fait confiance et m'avoir donné ma chance. Cela prendra peut-être du temps, mais je leur prouverai que je suis quelqu'un de bien. Merci beaucoup. »
Cette liberté provisoire constitue une victoire éclatante pour les défenseurs d'Omar Khadr qui l'ont toujours considéré comme un enfant-soldat puisqu'il a été arrêté en Afghanistan et emprisonné alors qu'il n'avait que quinze ans.
Pourtant, le gouvernement canadien continue à le considérer comme un dangereux terroriste et à contester toute mise en liberté provisoire. Une attitude que la juriste Fannie Lafontaine, spécialisée en droit international, juge très politique : « Heureusement on est devant les tribunaux et donc ce qui compte, ce sont les arguments juridiques. Et ce qu’on voit, c’est que Khadr [a] gagné plusieurs batailles judiciaires. Maintenant qu’il est au Canada, les tribunaux qui traitent de sa cause, ce sont des tribunaux indépendants et impartiaux. Et c’est peut-être un facteur de réjouissance en tout cas pour le public, pour l’Etat de droit de façon générale. »
Dès la semaine prochaine, la joute judicaire continue puisque la Cour suprême canadienne devra décider si Omar Khadr doit purger une peine pour adulte ou pour mineur.