Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
La polémique fait rage, entre les membres du Pen Center qui s’élèvent contre la récompense attribuée à Charlie Hebdo, jugé trop peu respectueux de l’islam, et ceux qui la défendent.
Tous sont des écrivains et journalistes reconnus. Débattent par exemple, Joyce Carol Oates, qui critique la décision, et Salman Rushdie qui la défend. La presse américaine n’hésite pas à parler de guerre civile littéraire, c’est dire si le débat est vif, dans les journaux et sur les réseaux sociaux.
« Nous sommes contre la censure, mais il y a une différence entre soutenir ardemment la liberté d’expression, même à la limite de l’acceptable, et récompenser ces propos », dit en substance la lettre envoyée au Pen Center par des membres qui n’assisteront pas, mardi, à ce qui est en principe une cérémonie très consensuelle.
Cette polémique illustre le débat qui a suivi les attentats de Paris. Très rares sont les médias américains qui ont publié les Unes de Charlie Hebdo, par crainte de heurter leurs lecteurs musulmans. Cette affaire est le comble de ce que l’on appelle le « politiquement correct américain », a écrit le cinéaste et membre de l’organisation David Cronenberg.