Les retrouvailles ont eu lieu entre les plages de Tijuana et le parc de l’Amitié de San Diego, à l’extrémité occidentale du mur qui sépare la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. La seule porte qui permet de franchir ce mur à cet endroit a été ouverte par la patrouille frontalière américaine pour que puissent se réunir les membres de quatre familles mexicaines, dont le père ou la mère avait été déportés au Mexique. Durant quelques minutes seulement, ces parents ont pu, à tour de rôle, serrer dans leurs bras leurs enfants qui vivent aux Etats-Unis et qu’ils n’avaient pas pu voir depuis plusieurs années.
Ces retrouvailles ont bien entendu été très émouvantes. Mais aussi très frustrantes, car elles n’ont duré qu’un bref instant, sans que ces familles sachent si et quand elles pourront se revoir. Car ces réunions, toutes symboliques, ne résolvent en rien le problème de la séparation des familles. Elles mettent surtout en évidence un problème dramatique : celui que vivent des milliers de sans-papiers qui ont été déportés par les autorités américaines. Souvent avec l’interdiction à vie de remettre les pieds dans ce pays, où ils laissent derrière eux leurs enfants qui y sont nés et qui ont donc acquis la nationalité américaine.
La crainte d'une nouvelle vague migratoire
Il suffit de voir les chiffres officiels pour mesurer l’ampleur de cette politique de déportation. L’année record a été 2012, lorsque les autorités américaines ont déporté 400 000 immigrants illégaux. Depuis, le nombre des déportés a diminué presque de moitié. Et il devrait encore se réduire avec le décret adopté par le président Obama en novembre dernier qui doit permettre la suspension des déportations. Dans le cas notamment des parents ayant des enfants de nationalité américaine ou qui sont résidents légaux. Mais ce plan migratoire n’a pas encore pu entrer en vigueur en raison de la décision d’un juge fédéral de suspendre le décret présidentiel.
L'an passé, les autorités américaines ont dû faire face à une véritable crise humanitaire, avec l’arrivée de quelque 60 000 enfants mineurs non accompagnés, surtout centraméricains. Leur but : rejoindre leurs parents qui travaillent illégalement aux Etats-Unis. Si le nombre de ces enfants migrants a chuté ces derniers mois, les autorités américaines craignent pourtant qu’une nouvelle vague migratoire se répète ces prochains mois.