De longs applaudissements et même une ovation à la fin de son intervention. Les représentants américains ont apprécié l’apparente sincérité du Premier ministre japonais pendant ces 46 minutes de discours, entièrement prononcé en anglais.
Avant de s’exprimer devant le Congrès, Shinzo Abe s’est rendu au mémorial de la Seconde Guerre mondiale à Washington. Le chef du gouvernement nippon dit être impressionné par le calme, la solennité des lieux qu’il qualifie de sanctuaire, et le mur de la liberté. « Plus de 4 000 étoiles brillent sur ce mur. J’ai été stupéfait d’apprendre que chaque étoile représentait la vie de 100 soldats tombés au combat. Des jeunes Américains qui auraient pu vivre des vies heureuses », s’est ému Shinzo Abe.
Puis le Premier ministre égraine les noms des batailles qui ont opposé l’armée impériale nippone aux soldats américains. Et réitère la position de repentance du Japon : « L’histoire est dure, et ce qui a été fait ne peut pas être défait. Mes chers amis, au nom du Japon et du peuple japonais, je présente avec un profond respect mes condoléances éternelles aux âmes de tous les Américains perdues pendant la Seconde Guerre mondiale. »
Des remords, mais toujours pas d’excuses attendues par les anciens pays colonisés par le Japon pendant la guerre. A la tribune du Congrès, une ex-victime coréenne, prostituée de force par l’armée impériale, assiste au discours. Impassible.