Avec notre correspondant à New York, Jean-Louis Pourtet
Le projet de loi est parrainé par un sénateur républicain, Bob Corker, et par un démocrate, Robert Menendez. Le texte prévoit que le Congrès soit consulté si un accord final sur le nucléaire iranien est conclu fin juin. Le texte donnerait soixante jours aux élus pour se prononcer en faveur ou contre l’accord, ou pour décider tout simplement de ne rien faire.
Pour le sénateur Menendez, la demande n'a rien d'excessif. « Après deux ans et demi de négociations, le Congrès devrait avoir soixante jours pour pouvoir passer en revue l'accord de non-prolifération nucléaire le plus important de notre époque, et qui peut mettre en danger notre sécurité nationale », a-t-il plaidé sur la chaîne Fox News.
Le lobby de Kerry
Mais la Maison-Blanche voit dans ce texte le désir de torpiller un éventuel accord et a donc lancé une vaste opération de lobbying, en partie menée par John Kerry pour convaincre les démocrates de ne pas l'approuver. Le secrétaire d’Etat américain s’est exprimé devant les sénateurs, ce lundi, pour défendre la cause de la Maison-Blanche. John Kerry, qui a affirmé vouloir « préciser des détails parce que de nombreux faits ont été présentés de manière inexacte » aux sénateurs, a dit espérer que ceux-ci laisseront à l’administration Obama « la latitude nécessaire pour achever cette tâche très difficile ».
Reste que certains sénateurs démocrates y sont favorables, à l’image de Robert Menendez. Et les républicains n’ont besoin que de 13 démocrates pour obtenir les 67 voix nécessaires qui leur permettront d'outrepasser un veto présidentiel, promis par Obama en cas de passage de la loi. L’accord-cadre signé le 2 avril dernier entre l'Iran et les Etats membres du groupe P5+1 (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine et Allemagne) sera au centre de nouvelles discussions techniques entre experts dans le courant de la semaine prochaine, a par ailleurs affirmé John Kerry.