A la Une: Hillary Clinton se lance dans l’investiture présidentielle

Depuis ce dimanche c'est officiel : Hillary Clinton brigue pour la deuxième fois l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle. Et s'octroie ainsi « une deuxième chance de faire une bonne première impression », titre le quotidien USA Today. En effet, tout le monde se souvient de cette candidate Clinton en 2008, sûre, trop sûre d'elle et à qui un candidat surprise, Barack Obama, avait infligé une défaite tellement cinglante qu'elle résonne encore dans la conscience collective américaine. Comment faire alors pour se débarrasser de cette image d'une femme politique brillante certes, déterminée sans l'ombre d'un doute, mais perçue par beaucoup comme trop éloignée des préoccupations de l'Américain lambda, s'interroge le journal.

« Modestie, c'est d'ores et déjà l'un des mots d'ordre d'une équipe de campagne qui veut avant tout éviter les erreurs de 2008 », rapporte le Los Angeles Times qui poursuit : « Lors d'une dernière réunion de ses membres ce week-end, une note d'attention a été distribuée à tous sur laquelle il était marqué : "Nous sommes modestes : nous ne prenons rien comme étant dû, nous n'avons pas peur de perdre, mais nous allons nous battre pour chaque vote pour gagner" ».

Le leitmotiv de la campagne Clinton : la classe moyenne

La défense de la classe moyenne reste bien évidemment le leitmotiv de la campagne Clinton, écrivent plusieurs journaux à l’unisson. Mais quelle classe moyenne, se demande le New York Times. « Son mari promettait en 1991 de restaurer le rêve américain pour cette classe moyenne oubliée », rappelle le quotidien. « En 2016, Madame Clinton va déjà devoir convaincre de très nombreux électeurs que la classe moyenne leur reste encore accessible. Et il est fort à parier », prédit le New York Times, « que le terme même de "classe moyenne" se fera rare dans cette campagne, Hillary et ses conseillers lui préférant l'expression "Américains ordinaires". Tout un symbole ».

Hillary se lance enfin

Pour beaucoup, cette candidature n'a rien d'étonnant. Et pourtant, Hillary Clinton a eu, parait-il, du mal à se lancer. C'est en tout cas ce que rapporte le Washington Post aujourd'hui dans un article bourré de détails passionnants et intitulé « La décision de Clinton : le long chemin vers une seconde campagne ».

« La prise de décision, extrêmement longue et scrupuleusement réfléchie, reflète à elle seule la nature méthodique et prudente de la candidate à l'investiture démocrate », résume le quotidien. Le Washington Post raconte que c'est seulement après les élections de mi-mandat en automne dernier, « Hillary Clinton s'est replongée dans d'intenses consultations avec ses conseillers et des experts politiques, notamment pour rétablir encore et encore une analyse de ce qui n'avait pas marché en 2008 ». Car c'est justement cela sa hantise et celle de ses proches: « Hillary pourrait perdre encore une fois ».

La favorite n’est pas assurée de remporter l’élection

De nombreux éditorialistes américains soulignent aujourd'hui que sa position de favorite pour l'investiture démocrate ne l'envoie pas encore à la Maison Blanche. « Hillary Clinton est sans aucun doute la mieux placée pour remporter l'investiture de son parti », estime le National Journal. « Une position de départ enviée par ses concurrents, qu'ils soient démocrates [non encore déclarés] ou républicains. Mais à ce titre, aucun autre candidat n’a autant à perdre qu'elle ».

De son côté le Boston Globe souligne que parmi les autres candidats potentiels dans les rangs du parti démocrate aucun n'a l'expérience d'Hillary Clinton, ni la notoriété aussi bien au niveau national qu'international. « Parfois pourtant c'est la campagne qui fait un candidat. Rappelons-nous d'un certain Bill Clinton qui, au moment de l'annonce de sa candidature en 1992, ne recueillait que 2% d'opinion favorable », souligne le journal avant de conclure : « C'est bien sa force développée durant la campagne qui lui a permis de doubler à la surprise générale ses concurrents démocrates mieux connus et de décrocher au final son entrée à la Maison Blanche ».

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