A la Une: Hillary Clinton candidate à la présidence des Etats-Unis

« Hillary Clinton : Lady first », s’exclame Libération en première page. Un titre à tiroirs qui pointe le fait que l’ex-First Lady pourrait bien devenir la première femme à diriger la première puissance mondiale. En effet, relève Libération, « à 67 ans, la favorite des sondages a officiellement annoncé hier sa candidature à la Maison Blanche. […] Sept ans après sa cuisante défaite face à Barack Obama lors de la primaire démocrate, Hillary Clinton a appris de ses erreurs. Considérée à l’époque comme la grande favorite, l’ancienne First Lady n’avait pas senti l’humeur de l’Amérique et son envie de changement, portée par le jeune sénateur de l’Illinois. […] Cette fois, pas d’excès de confiance. […] Aller doucement, repartir de la base. Voilà la recette de la nouvelle équipe Clinton, chargée de mettre en place dans les prochains mois une campagne de terrain, au plus proche des Américains et de leurs préoccupations. »

Face à elle, le candidat républicain le plus sérieux semble être Jeb Bush, le frère de l’ex-président George W. Bush et ancien gouverneur de Floride. Et entre les deux, Libération, sans surprise, a fait son choix : « Certains diront qu’entre une démocrate centriste et un républicain plutôt pragmatique, la différence est mince et que tout se jouera sur la mine des candidats. Ils se trompent. Il n’y a pas plus idéologique que la vie politique américaine, affirme Libération. Hillary Clinton est la continuatrice d’un projet d’humanisation du capitalisme, favorable à un système de sécurité sociale solidaire. Elle est la messagère d’une Amérique forte mais non aventuriste à l’étranger. […] Jeb Bush est le frère d’un président qui a mis le Moyen-Orient à feu et à sang en raison de ses convictions néoconservatrices. Il est aussi le membre d’un parti réactionnaire en matière de mœurs, qui veut poursuivre en économie la politique ultralibérale de Ronald Reagan. Pour l’emporter, conclut Libération, Hillary Clinton devra sortir de la langue de bois qu’elle affectionne et jouer sur le souvenir de la présidence Clinton, qui fut une sorte d’âge d’or pour les Etats-Unis. C’est en tout cas le souhait de tous les progressistes de la planète. »

Favorite ?

La candidate démocrate a donc l’intention d’être au plus près des électeurs, pointe Le Républicain lorrain : « Finis les grands meetings et les certitudes assénées avec l’arrogance de celle qui, en 2008, avait déjà gagné d’avance. On sait que la campagne d’Hillary Clinton sera une campagne de proximité, placée sous le signe de l’écoute et de l’humilité. A charge pour ses sympathisants de la seconder avec l’efficacité impitoyable qui, par le porte-à-porte et le biais des réseaux sociaux, valut ses deux victoires à Barack Obama. »

Et « son plus grand handicap, peut-être, souligne La Nouvelle République du Centre Ouest, sera justement de succéder à un autre démocrate installé depuis deux mandats à la Maison Blanche et qui a incarné un espoir démesuré. Devenir la première présidente après le premier président noir, tout en contrecarrant le mouvement de balancier naturel qui veut souvent que le changement sorte des urnes, relève déjà de l’exploit. D’autant plus qu’Obama semble finir son mandat en roue libre et loin des sommets de popularité. »

Alors, conclut Le Figaro, « première dame, sénatrice, secrétaire d’État… Qui dit mieux ? Qui connaît mieux qu’elle tous les tours et détours du monde politique, ses chausse-trappes et ses acteurs clé ? À 67 ans, la reine “ Hillary ” part donc avec de sérieux avantages pour casser le plafond de verre, qui sépare toujours les femmes de la fonction suprême. La grande difficulté sera de faire en sorte que ses atouts évidents ne transforment pas, une nouvelle fois, Hillary en “ candidate inévitable ”, une couronne lourde à porter, comme elle en a fait déjà la cuisante expérience. »

Rafale : les dessous d’un succès

A la Une également, un nouveau succès pour le Rafale… L’Inde vient de commander 36 exemplaires de l’avion de combat français. C’est la deuxième commande internationale en deux mois, après celle de l’Egypte.

« Rafale : les dessous d’un succès », titrent Les Echos. « Trois leçons à retenir », estime le quotidien économique : « En s’imposant en Inde quelques semaines après avoir conquis l’Egypte, le Rafale prouve qu’il n’y a pas de fatalité et qu’un produit bien conçu, répondant à de réels besoins pour des clients solvables, peut finir par trouver son marché. […] La deuxième leçon, poursuivent Les Echos, est la confirmation que la France, qui se perçoit comme une puissance industrielle déclinante, est bien un acteur de premier plan dans un secteur stratégique et en forte croissance : l’aéronautique. […] Et la dernière leçon est celle du collectif et du volontarisme. Quand l’Etat et les entreprises refusent de céder à la tentation bureaucratique, qu’ils unissent leurs forces et se mobilisent pour rendre possible ce qui semblait complexe, la France peut remporter bien des victoires. La réussite d’un Rafale tant décrié est bien sûr celle de Dassault, de Thales, de Safran et de leurs partenaires, pointent Les Echos, mais c’est aussi celle d’une puissance publique qui se concentre discrètement sur l’essentiel, celle d’un ministre de la Défense qui ne cède pas au jeu des petites phrases ou du triomphalisme facile mais qui fait preuve d’un pragmatisme discret. »

Et finalement, observe Sud Ouest, « certains goûteront peu cette ironie de l’histoire qui voit un président socialiste surfer sur des ventes d’armes. D’autres s’amuseront de ce qu’un industriel, Dassault, dont les journaux pourfendent chaque jour le gouvernement, prospère infiniment plus sous la gauche que sous la droite. »

La « troisième guerre mondiale par morceaux »

Enfin, la crise entre la Turquie et le Vatican… « En parlant du génocide arménien, et de la mort d’innocents pour le nom du Christ ", le pape François a suscité la colère d’Ankara, pointe Le Figaro. Le nonce apostolique à Ankara a été convoqué par les autorités turques, alors que le Premier ministre Ahmet Davutoglu qualifiait les propos du pape François de “ partiaux et inappropriés ”. Et de prévenir qu’un “ problème de confiance ” se posait désormais. »

En tout cas, si le pape a évoqué publiquement, pour la première fois donc, le génocide arménien, c’est pour dénoncer aussi d’autres massacres, relève La Croix. En effet, François « n’a pas hésité à évoquer un autre “ génocide ”, bien actuel celui-là, qui se déroule sous nos yeux, de la Syrie au Soudan, du Kenya à l’Irak en passant par le Pakistan. […] Ce pape, dont on souligne à l’envi le sourire bonhomme, la jovialité chaleureuse, est un homme qui porte aussi le poids de la tragédie de l’humanité, estime le quotidien catholique. Il est conscient plus que nul autre de ce qu’il a encore appelé, dimanche, “ cette troisième guerre mondiale par morceaux ”. »

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