O Globo publie une série de photos des marées de manifestants habillés de jaune et vert, aux couleurs du drapeau brésilien, portant des pancartes fustigeant la gestion de Dilma Rousseff. Deux millions de personnes sont descendues dans les rues de 147 villes dont un million dans la seule ville de Sao Paolo selon O Globo, en criant « Assez », « Dilma dehors » ou encore « nous voulons un Brésil sans corruption ».
Les appels à manifester ont été relayés par les mouvements Descends dans la rue, le Mouvement Brésil Libre et les Révoltés on-line, des groupes qui se disent apolitiques et anti-corruption, souligne Carta Capital. Des manifestations qui se sont déroulées « dans un climat pacifique et démocratique contre la situation économique en récession, contre la corruption et appelant à la destitution de la présidente » réélue de justesse en octobre dernier, souligne l’éditorialiste de Folha de Sao Paolo. Mais certains allaient même jusqu’à demander une intervention militaire des forces armées.
Selon l’institut de sondage Dafafolha, ce sont les plus grosses protestations politiques au Brésil depuis celles de 1984 sous la dictature qui appelaient à des élections directes, relève Estadao. Pour le journal, le gouvernement a été surpris par l’ampleur du mouvement. Celui-ci compliquerait la situation politique bien plus encore que les manifestations de juin 2013.
Deux ministres diligentés par la présidente ont déclaré qu’un ensemble de mesures anti-corruption serait annoncé dans les prochains jours, relève Carta Capital. Mais selon l’éditorialiste de Folha de Sao Paolo, la marge de manœuvre de la présidente est de plus en plus étroite. Les vieilles formules répétées par les deux ministres pour calmer les manifestants hier n’ont « en rien aidé le gouvernement à se reconnecter à la société ». Les effets positifs des mesures économiques annoncées tardent à se faire sentir, et « la majorité de la population pourrait ne pas être disposée à attendre plus longtemps » conclut l’éditorialiste.
Les Etats-Unis envisageraient de négocier avec Bachar el-Assad
C’est John Kerry, le secrétaire d’Etat américain qui l’a déclaré hier, lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision CBS News. « Nous devrons, au final, négocier », a-t-il dit, avant de préciser « nous avons toujours voulu négocier dans le contexte du processus de Genève 1 ».
Selon le New York Times, le secrétaire d’Etat américain souhaite en fait achever le processus diplomatique lancé l’année dernière avec la tenue de deux réunions entre les différentes parties à Genève. Des discussions qui avaient échoué, car parmi les premières revendications de la Coalition nationale la condition sine qua non était et reste le renversement du régime actuel et de son chef, Bachar el-Assad.
Pour le New York Times, ces déclarations de John Kerry reflètent plus sa pensée qu’un changement de stratégie des Etats-Unis. D’ailleurs, des membres du bureau du secrétaire d’Etat ont tenu à préciser par la suite que les Etats-Unis n’étaient pas disposés à lancer des discussions directes avec Bachar el-Assad. Bref, cette interview accordée à CBS News sème un peu la confusion, estime le journal new-yorkais.
Du nouveau dans l’enquête concernant les deux policiers blessés par balle à Ferguson
Jeffrey Williams, un Afro-Américain de 20 ans, a été arrêté dimanche 15 mars. La police le soupçonne d’être l’auteur des tirs qui ont blessé deux officiers. Inculpé officiellement pour « agression avec une arme », sa caution a été fixée à 300 000 dollars, nous apprend ce matin le St. Louis Post Dispatch. Avant son arrestation, il avait avoué selon le journal local avoir tiré en l’air, aveu fait à l’évêque Derrick Robinson, un des leaders des manifestations de ces derniers mois contre la police de Ferguson. Derrick Robinson qui a tenu à préciser, selon le Washington Post, que Williams n’avait pas participé aux différents rassemblements qui ont suivi la mort de Michael Brown, en août 2014.
Selon les agences de presse, cette arrestation a entraîné un rassemblement spontané de soutien au chef de la police, qui a annoncé la semaine dernière qu’il quitterait son poste le 19 mars. Un contre-rassemblement s’est ensuite tenu au même endroit, c'est-à-dire devant le commissariat de police, cette fois pour dénoncer ceux qui soutiennent les forces de l’ordre.
La Havane, théâtre de nouveaux pourparlers entre les Etats-Unis et Cuba
Cette journée de discussions n’était pas prévue dans le calendrier des pourparlers entre les deux pays qui doivent à terme permettre le rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis. Roberta Jacobson, responsable en charge de l’hémisphère occidental pour les Etats-Unis, et son homologue cubaine Josefina Vidal, doivent discuter ce lundi 16 mars. Mais la presse n’a pas été invitée et d’ailleurs aucune conférence de presse n’est prévue, ce qui, pour El Nuevo Herald, signifie qu’il n’y aura pas d’avancée majeure.
Le Venezuela pourrait être au cœur des discussions, puisqu’après l’annonce des sanctions américaines à l’encontre de fonctionnaires vénézuéliens la semaine dernière, Cuba s’est solidarisée avec son allié politique et économique, nous rappelle le quotidien floridien. Pour La Havane, les Etats-Unis n’ont pas à intervenir dans les affaires internes du Venezuela. Pour rappel, Caracas est le principal soutien économique de Cuba à l’heure actuelle. Il fournit par exemple 60 % du pétrole consommé sur l’île.