Propos de Kerry sur Assad: la Maison Blanche calme la polémique

Après les déclarations de John Kerry sur le régime de Bachar el-Assad, avec lequel « il faudra bien finir par négocier » selon le secrétaire d'Etat américain, les réactions ont été nombreuses en France. Aux Etats-Unis, toutefois, la position du chef de la diplomatie est loin de provoquer une controverse.

Les déclarations de John Kerry ont fait réagir le président syrien lui-même. Il demande que ces paroles soient suivies d'actes. Elles ont aussi créé la surprise au sein de la communauté internationale, de nombreux pays condamnant l'ouverture de Washington vers Damas. C'est le cas de la France, qui refuse toujours de dialoguer avec Bachar el-Assad. Selon le ministre des Affaires étrangères, renouer le contact avec le président syrien, c'est faire un cadeau au groupe Etat islamique.

« De toutes les manières, la France est un pays indépendant. Notre politique par rapport au drame épouvantable qui se passe en Syrie n’a pas changé. Elle est dictée à la fois par l’exigence de la paix et par le droit international », a déclaré Laurent Fabius.

« La solution » au conflit syrien, « c'est une transition politique qui doit préserver les institutions du régime, pas M. Bachar el-Assad, et intégrer l’opposition ». C’est la seule solution réaliste, estime le ministre. « Toute autre solution qui remettrait en selle M. Bachar el-Assad serait un cadeau absolument scandaleux, gigantesque aux terroristes de Daech », a-t-il ajouté. « Les millions de Syriens qui ont été persécutés par M. Bachar el-Assad se reporteraient pour soutenir Daech. C’est évidemment ce qu’il faut éviter. »

A son tour, le Premier ministre français Manuel Valls a réagi à la main tendue de Washington à Damas. Il regrette les propos du secrétaire d'Etat américain. « Il n'y aura pas de solution pour la Syrie tant que Bachar el-Assad restera, et John Kerry le sait », a déclaré Manuel Valls.

Pas d'évolution de notre position, dit la Maison Blanche

Rattrapage d’un faux pas diplomatique ou sincérité, les réactions aux Etats-Unis sont loin des déclarations polémiques entendues en Europe, ou de la part de l’opposition syrienne. La position américaine n’a pas évolué sur la Syrie, explique la Maison Blanche, comme l’avait fait auparavant le département d’Etat.

D’ailleurs, rapporte notre correspondante à Washington Anne-Marie Capomaccio, les journalistes n’ont pas estimé que cette question méritait que l'on s’y attarde, lors du point de presse du porte-parole de Barack Obama, ce lundi. « Ce que John Kerry a dit, c'est qu’il pense que le régime devrait s’asseoir autour d’une table avec l’opposition modérée, pour tenter de trouver une solution négociée sur une transition politique en Syrie. Il n’envisage pas un scénario dans lequel Bachar el-Assad participerait lui-même à ces conversations », a déclaré Josh Earnest.

Il n’y a pas de communication directe entre les Etats-Unis et Bachar el-Assad, ni sur d’éventuelles négociations, ni sur les bombardements contre le groupe Etat islamique, en territoire Syrien, a expliqué le porte-parole.

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