Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
La Maison Blanche n'a pas attendu l'avis du Congrès pour engager les opérations militaires en août dernier. Mais Barack Obama aime, semble-t-il, la difficulté. Il souhaite impliquer les parlementaires dans cette guerre.
John Kerry a repris les grandes lignes du texte qui sera soumis au vote : il s’agit d’une autorisation de trois ans seulement, sans restriction de territoire et excluant la présence de troupes américaines combattantes au sol. Un point sur lequel le secrétaire d'Etat a insisté face aux inquiétudes des sénateurs.
« La mutation durable qui doit avoir lieu ne se fera pas si les Etats-Unis débarquent et repoussent le groupe Etat islamique… Nous pourrions le faire, nous en avons les moyens, mais nous ne voulons pas le faire. Et, d’ailleurs, personne ne nous le demande. Si nous agissons seuls, les terroristes vont se renforcer et c’est ce qu’ils veulent ! C’est pour cela que nous avons une coalition de 62 pays, c’est pour cela que nous travaillons à l’implication de cinq pays arabes, en étroite collaboration avec nous. »
John Kerry a également souligné l'importance d'avoir le soutien du Congrès dans la lutte de Washington contre les groupes terroristes : « Un texte du congrès apportera de la clarté, et beaucoup plus de force, pour dire que cette contamination galopante à laquelle nous assistons, ne sera pas tolérée… »
Les Etats-Unis doivent montrer à leurs alliés comme à leurs ennemis que le pays est unanime dans ces opérations anti-terroriste, a plaidé John Kerry. Ajoutant que les Etats-Unis ne doivent rien s’interdire, et Boko Haram, en faisant allégeance au groupe Etat islamique, peut devenir la cible de bombardements américains s’ils menacent la sécurité nationale.
Paradoxalement, l’opposition républicaine a été constructive, mais certains démocrates ont à nouveau fait part de leur scepticisme. Ils craignent un enlisement et la perspective d’opérations militaires sans limite géographique.