Avec notre correspondant au Mexique, Patrick John Buffe
Les ravisseurs arrêtés étaient quatorze, tous membres de la police fédérale. Ils ont été arrêtés au moment où ils allaient toucher quelque 2 millions d’euros. Le montant de la rançon qu’ils avaient réclamée à la famille d’un homme d’affaires qu’ils avaient kidnappé quelques jours auparavant. Ses proches avaient dénoncé cet enlèvement auprès des autorités militaires, qui ont mis sur pied une opération aboutissant à sa libération dans la ville frontalière de Matamoros, connue pour l’insécurité qui y règne depuis plusieurs années.
Ces policiers véreux faisaient justement partie d’un groupe de fédéraux qui étaient arrivés en début d’année dans cette zone frontalière et dont la tâche est de renforcer les opérations de sécurité conduite par l’armée, pour faire face à la vague de violence provoquée par le crime organisé.
Plus de 600 kidnappings en deux ans
C’est dans ce cadre que les autorités ont aussi renforcé leur lutte contre les enlèvements. Situé au nord du pays, l’Etat de Tamaulipas, frontalier avec les Etats-Unis, est considéré comme l’un des plus violents du Mexique, en raison notamment de la présence de deux cartels de la drogue, le cartel du Golfe etcelui des Zétas, dont le chef a été arrêté la semaine dernière. Il est le second Etat du Mexique à enregistrer le plus grand nombre de kidnappings : plus de 600 durant les deux dernières années, et une vingtaine depuis janvier dernier.
Aujourd’hui, les Mexicains sont en droit de se demander dans combien d’enlèvements ont été impliqués des membres de la police. Et notamment de la police fédérale.