Le «féminicide» inscrit dans le droit brésilien

Au Brésil, le « féminicide » ou « fémicide » est désormais inscrit dans le code pénal. Le Parlement brésilien a approuvé, mardi 3 mars, un projet de loi aggravant les peines de ceux qui tuent une femme parce qu'elle est une femme. Un crime répandu au Brésil, avec près de 50 000 morts en une décennie.

Avec notre correspondant à Rio de Janeiro,  François Cardona

C’est la mort de plus de 4 700 femmes, assassinées en 2012, qui avait incité la société civile brésilienne à se mobiliser, appuyée par plusieurs procureurs reconnus et députées militantes. Après une longue campagne de pression exercée l’année dernière, le Parlement brésilien s’est finalement laissé convaincre de modifier le code pénal.

La nouvelle loi prévoit une peine de douze à trente ans de prison pour le meurtre d'une femme en raison de son sexe, et un tiers de plus si elle est tuée alors qu’elle est enceinte, ou devant ses enfants ou un proche. Des circonstances qui, au Brésil, reviennent presque systématiquement lors des assassinats de femmes : 40 % se trouvaient chez elles quand elles ont été tuées, souvent par un mari, ou ex-mari.

En dix ans, le nombre de femmes assassinées n’a cessé de croître, en dépit d’une précédente loi votée en 2006 contre les violences domestiques. Malgré la mobilisation des autorités, les violences contre les femmes au Brésil, les viols notamment, restent un grave problème de société. Les dénonciations ont augmenté de 40 % l’année dernière, avec plus de 500 000 prises en charge par les services de santé et de police.

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