Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Le rapport de 107 pages décrit une situation qui semble ramener l’Amérique 50 ans en arrière : une discrimination flagrante des autorités à l’égard d’une population à 67 % noire, mais qui représente 93 % des personnes arrêtées pour les motifs les plus anodins, parfois malmenées et menacées par des chiens.
Le ministre Eric Holder a parlé d’un climat toxique entre la police et les résidents qui ne pouvait que conduire à une explosion. Les plaintes des manifestants de Ferguson étaient justifiées, a-t-il reconnu. Il a aussi souligné que la ville exerçait des pressions sur les policiers pour qu’ils donnent beaucoup de contraventions afin d’augmenter les recettes municipales : « Lorsque le système vise à maximiser les revenus, en distribuant des contraventions, la ville compte sur la police pour servir essentiellement comme une agence de collecte d’impôts plutôt que comme un service qui doit se concentrer en priorité sur le maintien et la promotion de la sécurité publique. »
Le rapport fait également état d’échanges entre les policiers de courriels racistes et de propos insultants à l’égard de Barack et Michelle Obama. Le document contient un certain nombre de recommandations concrètes pour que les choses changent. « Ce n’est qu’un début », a déclaré Eric Holder, promettant aux habitants de Ferguson que le ministère de la Justice continuerait de se tenir à leurs côtés.