Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Près de 80 % des prisonniers en Haïti n'ont pas encore été jugés et c'est inadmissible pour Gustavo Gallon. L'expert indépendant de l'ONU pour les droits de l'homme déplore l'absence de progrès en matière de justice. Qu'il s'agisse de la prison pour femmes ou du centre de rééducation des mineurs, les deux établissements qu'il a pu visiter cette fois-ci, le manque d'hygiène et la surpopulation extrême sont pour lui inhumains et dégradants.
Pour l'avancée de l'état de droit en Haïti, Gustavo Gallon a par ailleurs demandé à ce que les victimes de crimes durant la dictature obtiennent justice. La mort de Jean-Claude Duvalier en octobre dernier n'y change rien : il faut selon lui que le pays fasse son devoir de mémoire.
Depuis sa dernière visite en juillet, l'expert en droits humains n'a pu que constater la détérioration du climat politique : le Parlement ne fonctionne plus depuis deux mois et la non-tenue des élections n'a fait qu'accroître la grogne sociale.
Les tensions avec la République dominicaine voisine sont un autre point qui inquiète Gustavo Gallon. Il a tenu à exprimer sa solidarité avec les personnes d'origine haïtienne qui subissent discrimination et racisme de l'autre côté de la frontière.