Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guericolas
En apparence, ils menaient des vies tranquilles et bien rangées avant de gagner la Syrie à la mi-janvier. L’un poursuivait une maîtrise en sciences, l’autre une élève modèle au lycée se passionnait pour le club de hockey de Montréal et pour les Stars de Corée du Sud. Certains selon leurs familles ne suivaient pas les préceptes de l’islam, tandis que d’autres semblaient s’intéresser depuis peu au Coran. Ils fréquentaient une association musulmane qui justement louait des locaux dans le lycée fréquenté par plusieurs des disparus.
Les responsables de cet établissement ont mis à la porte cette école musulmane dont le site internet conduirait vers des prêches controversés. Le responsable Adil Charkaoui, un imam qui a déjà été emprisonné au Québec pour des motifs liés au terrorisme, se défend bien d’avoir incité des jeunes au jihad. Il menace même le lycée d’éventuelles poursuites.
Pendant ce temps, les responsables du gouvernement canadien se félicitent de la prochaine adoption d’une loi antiterroriste qui empêcherait d’autres départs. L’opposition, elle, affirme que cette législation ne servirait à rien dans des cas semblables.