Etats-Unis: John Kerry accusé de minimiser les risques de terrorisme

Les Etats-Unis sont-ils plus menacés par un attentat terroriste, où le sont-ils moins? Deux membres importants de l’administration Obama ont des opinions divergentes sur le degré de danger que les jihadistes posent à l’Amérique et au reste du monde. Deux déclarations consécutives sèment le trouble et soulèvent des critiques au sein du Congrès.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

Lors d’une audition devant la commission des forces armées, James Clapper, directeur du renseignement américain, a déclaré jeudi 26 février que les menaces terroristes contre les Etats-Unis et le monde avaient augmenté. « Lorsqu’on aura fait le compte définitif des attentats à travers le monde, 2014 aura été l’année la plus mortelle depuis les 45 ans qu’ils sont recensés », a-t-il affirmé.

Clapper a ajouté que lors des neuf premiers mois de l’an dernier, il y avait eu 13 000 attentats qui avaient tué 31 000 personnes. La majorité avait été perpétrée par le groupe Etat islamique. Le bilan alarmant du chef du renseignement contredit toutefois la déclaration beaucoup moins inquiétante faite par le secrétaire d’Etat, John Kerry, 24 heures plus tôt, également devant le Congrès : « Les Américains, et le monde en général, en dépit de l’Etat islamique […] vivent en fait à une époque où les menaces quotidiennes sont moindres que normalement. »

Cette différence de lecture de la situation a soulevé des critiques de la part des élus et des milieux du renseignement : un ancien directeur de l’agence de renseignement du Pentagone a accusé Kerry d’être mal informé. Pour les républicains, l’administration Obama essaie de minimiser les menaces pour faire croire qu’elle progresse dans sa lutte contre les terroristes de l’organisation Etat islamique.

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