Un juge fédéral américain bloque provisoirement l’application du projet de réforme de l’immigration. Un projet qui avait été annoncé le 20 novembre dernier par Barack Obama, rappelle le Washington Post. Le président avait décidé de se passer de l’autorisation du Congrès pour ce projet qui doit permettre de régulariser près de cinq millions d’étrangers vivant sans-papiers sur le sol américain. Une régularisation par décret donc, un mode opératoire qui n’a pas plu, selon le quotidien de la capitale. D’où la décision de vingt-six États du pays, tous dirigés par des républicains, de poursuivre l’administration démocrate, estimant que le président avait outrepassé ses pouvoirs constitutionnels.
Ce blocage n’est que provisoire, rappelle le Washington Post. Mais cette décision tombe mal puisque normalement à compter « de demain mercredi une partie des étrangers concernés pouvaient entamer les démarches nécessaires à leur régularisation ». Andrew Hanen, juge fédéral du district de Brownsville (Texas), qui a été nommé en 2002 par George Bush et qui a toujours été très critique à l’encontre de la politique sur l’immigration menée Barack Obama, estime que les plaintes des vingt-six États sont fondées et remplissent les conditions légales, selon le New York Times. Des plaintes qui dénoncent notamment le coût exorbitant de ces régularisations pour les États.
Selon ce juge, la Maison Blanche n’a pas respecté les procédures administratives, notamment les consultations, pour mettre en place un projet aussi vaste. Ce n’est pas une question de droit, mais une question de « rhétorique », estime le juge Hanen. La Maison Blanche peut faire appel de cette décision, selon le New York Times, et devrait même le faire sans tarder. Pour le Washington Post, cette décision, bien que temporaire, est un véritable camouflet pour le président Obama.
En Argentine, un témoignage met en lumière de graves erreurs dans l’enquête sur la mort du procureur Alberto Nisman
Clarin publie ce matin le témoignage de Natalia, une serveuse de vingt-six ans qui travaille près de l’immeuble où résidait le procureur et où on l’a retrouvé mort le 18 janvier dernier. Elle a dû accompagner les autorités judiciaires pour être témoin de ce qui se passait dans l’appartement. Et cela a duré sept heures, raconte-t-elle. Ce qu’elle a vu démontre les graves manquements des autorités judiciaires sur une scène de crime.
À la pelle : elle a vu le concierge de l’immeuble utiliser la cafetière du procureur, laissant ses empreintes sur la machine ou encore des enquêteurs touchant, lisant et surlignant des documents sur lesquels travaillait Alberto Nisman. Des agents qui buvaient tranquillement du maté sur la scène du crime. Mais aussi des échanges qui l’ont laissé sceptique notamment concernant l’apparition de cinq balles ou douilles mentionnées par la procureure en charge de l’enquête Viviana Fein.
Étant témoin de ces erreurs grossières, Natalia dit avoir peur aujourd’hui, même si elle a accepté de parler à Clarin. Elle raconte également avoir signé tout un tas de papiers avant de quitter les lieux, sans pour autant savoir ce qu’elle signait. Un témoignage accablant pour les enquêteurs et qui conforte les déclarations de la famille d’Alberto Nisman qui pointe depuis le début de cette affaire de graves erreurs dans l’enquête.
En Colombie, l’euthanasie au cœur des débats
Bien que l’euthanasie ait été dépénalisée en 1997, la Cour constitutionnelle colombienne a ordonné hier au gouvernement qu’il commence à règlementer cette pratique dans un délai de trente jours. Cette décision de la Cour constitutionnelle fait suite à la plainte d’une femme, atteinte d’un cancer depuis 2008 et qui demandait depuis 2012, après de très nombreux traitements qui n’ont donné aucun résultat, à bénéficier de son droit à l’euthanasie.
Selon El Tiempo, cette demande a été refusée par son médecin, qui considérait l’euthanasie comme étant un homicide. S’en est suivi un combat judiciaire qui s’est achevé hier, avec cette obligation de mettre en place un cadre juridique qui permette aux centres de santé d’appliquer ce droit à l’euthanasie.
Le gouvernement dispose de trente jours pour mettre en place cette règlementation. Durant cette période, les centres de santé devront créer des comités interdisciplinaires afin de conseiller les patients qui souhaitent bénéficier de ce droit à l’euthanasie. Enfin dernière décision de la Cour Constitutionnelle, elle appelle le Congrès à légiférer sur ce thème. Un appel qui risque de ne pas être suivi, selon le quotidien El Tiempo.