« Les Chinois dehors. » C'est avec ce slogan que des milliers de Nicaraguayens protestent contre le projet de construction du canal, long de 280 km. Ils critiquent les largesses accordées à l'entreprise concessionnaire, la HK Nicaragua Canal Development. « Ces affaires, ces investissements pourront être réalisés avec une série d'avantages vraiment paradisiaques ! Par exemple, il n'y a pas d'impôts locaux à payer, il n'y a pas non plus d'impôts à verser au gouvernement central », dénonce ainsi Victor Hugo Tinoco, député du Movimiento Renovador Sandinista.
La loi offre à l'entreprise chinoise 50 ans de droits exclusifs renouvelables et la liberté de construire des aéroports, des zones franches ou même des complexes touristiques. « L'Etat du Nicaragua n'investit absolument rien, il fournit seulement le terrain. Mais le contrat prévoit que le Nicaragua reçoive 1 % de la valeur des actions et dans 50 ans, il en aura 51 % », explique Manuel Coronel Kautz, président de l'autorité du canal.
Les critiques dénoncent aussi l'impact environnemental : le canal traverse des zones protégées et le lac Cocibolca, la plus importante réserve d'eau douce d'Amérique centrale. Une étude d'impact a été commandée, ses conclusions seront rendues publiques au mois d'avril, quatre mois après le début des travaux, des travaux qui devraient durer cinq à dix ans selon l'Autorité du grand canal.