Le gouvernement américain ne voulait révéler son identité. C'était sans compter sur le bavardage d'anciens agents. « C'est bien connu, on a du mal à garder des secrets », a déclaré l’un d'eux au journal Miami Herald. L'espion libéré s'appelle Rolando Sarraff Trujillo. Il a 51 ans et selon un haut responsable américain, ce Cubain était la meilleure source de renseignement que les Etats-Unis aient eue sur l'île communiste.
Au début, il aide la CIA à décoder des messages envoyés par le gouvernement cubain sur ondes courtes. Mais son heure de gloire sonne lors qu'il contribue au démantèlement de trois réseaux d'espionnage cubains aux Etats-Unis, dont celui du fameux groupe des cinq. Et c'est finalement contre trois de ses agents qu'il a été échangé cette semaine.
Mais contrairement à ces trois cubains qui ont été accueillis comme des héros dans leur pays, Rolando Sarraff Trujillo a disparu de la surface. Sa famille est sans nouvelle de lui, elle ne sait pas s'il a déjà quitté Cuba ou non. La dernière fois que sa mère l’a eu téléphone, c’était lundi dernier. Il ne lui a rien dit sur une éventuelle libération. Lorsqu’elle s’est rendue mercredi à la prison pour la visite hebdomadaire, son fils était déjà parti.