John Brennan, chose rare, a convoqué la presse jeudi après les révélations du rapport sénatorial rendu public en début de semaine. Un véritable exercice d'équilibriste, c'est le sentiment qui se dégageait après cette conférence de presse du directeur de la CIA. Il faut dire que si d'un côté, John Brennan ne souhaite pas froisser ses employés, de l'autre, il ne peut critiquer le président Barack Obama qui l'a nommé à ce poste. Et il faut rajouter en plus qu'il n'était pas directeur de la CIA à l'époque des faits.
Du coup, John Brennan n’a pas prononcé une seule fois le terme « torture » durant cette conférence de presse d’après le New York Times. « Je laisse à d’autres le soin de qualifier ces activités », a-t-il simplement précisé. John Brennan n’a pas hésité à parler de la qualité du programme de détention, même s’il a avoué qu’il ignorait si l’usage de méthodes brutales lors des interrogatoires avait permis d’obtenir des informations utiles.
Selon le Washington Post, John Brennan, contrairement à Barack Obama, a par la suite refusé d’assimiler les méthodes coercitives, telle que le simulacre de noyade, à de la torture, malgré l’insistance des journalistes. Pourtant, ce même John Brennan, conseiller de Barack Obama en 2009, avait fortement critiqué ces dérives à l’époque. Le New York Times reproduit d’ailleurs ces fameuses déclarations faites en 2009. John Brennan avait déclaré que ces méthodes d’interrogatoires avaient « détourné les Etats-Unis de leurs idéaux en tant que nation ». Il n’avait pas hésité à citer en exemple la technique du simulacre de noyade. Les journalistes présents hier n’ont pas hésité à le lui rappeler. Et donc à la question « maintenez-vous ces déclarations ? », John Brennan a répondu par l’affirmative.
Selon le Washington Post, le directeur de la CIA estime que ces techniques d’interrogatoire n’ont été employées que par un certain nombre d’agents, avant de préciser qu’elles « n’avaient pas été autorisées et étaient répugnantes ». Des actes qui sont à mettre sur le compte de l’inexpérience, a-t-il conclu.
La Chambre des représentants adopte une loi pour le financement de l’Etat fédéral jusqu’en septembre 2015
C’est l’autre grand titre dans la presse américaine. Selon le Boston Globe, la paralysie fédérale, qui avait frappé le pays durant seize jours en octobre 2013, a été évitée. « Mais ce ne fut pas simple », selon le quotidien du Massachusetts. Il faut dire qu’une grande partie des démocrates étaient contre cette loi.
D’ailleurs, selon le Boston Globe, « deux démocrates sur trois ont voté contre », révoltés notamment par une mesure de déréglementation financière dans cette loi de finances. Nancy Pelosi, chef de la minorité démocrate, dans des propos repris par le quotidien s’est dite « atterrée » par cette loi. Elle a d’ailleurs voté contre, malgré les tentatives de la Maison Blanche pour la convaincre. Ce budget s’élève à 1 014 milliards de dollars et permettra à l’Etat fédéral d’être financé jusqu’en septembre 2015.
Longue interview de Bill Clinton dans le Miami Herald : l’ancien président n’hésite pas à parler de l’avenir politique d’Haïti
L’ancien président Bill Clinton, également ancien envoyé spécial des Nations unies pour Haïti, revient sur les recommandations effectuées par la commission de consultation mise en place la semaine dernière par le président Michel Martelly. Selon lui, un départ du Premier ministre Laurent Lamothe, comme le recommande cette commission, « pourrait mettre à mal les avancées effectuées par le pays ces quatre dernières années ».
« Il a fait un très bon boulot », estime Bill Clinton dans les pages du quotidien floridien. Le Miami Herald nous rappelle qu’aujourd’hui Michel Martelly doit s’adresser à la nation et qu’il pourrait annoncer un changement de Premier ministre. Pour Bill Clinton, Laurent Lamothe n’a jamais été « un problème », au contraire il a toujours fait partie « des solutions ».
Bill Clinton a également parlé de Cuba, de l’embargo américain et de l’évolution des relations avec les Etats-Unis
L’ancien président estime, toujours dans les pages du Miami Herald, qu’il est dommage que le cas d’Alan Gross, un sous-traitant de l’agence américaine Usaid, condamné pour espionnage à quinze ans de détention en 2009, empêche toute évolution des relations américano-cubaines. Selon lui, si La Havane le libérait, cela pourrait à terme signifier la fin de l’embargo américain. « Mais c’est mon opinion », précise-t-il, avant de conclure « ce n’est pas moi qui prend des décisions ».