Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
« Quarante, quarante et un, quarante-deux, quarante-trois. Justice ! » Cette énumération du nombre d’étudiants disparus à Iguala, des dizaines de milliers de manifestants l’ont faite inlassablement tout au long de trois marches simultanées qui ont convergé vers la place centrale de la capitale. Ils ont une fois encore demandé le retour en vie de ces étudiants pour lesquels ils exigent que justice soit rendue.
Mais plus qu’un acte de solidarité avec ces disparus et leurs familles, cette manifestations de masse a été l’occasion de faire passer un message toujours plus insistant : le rejet de la politique du président Peña Nieto, dont les protestataires ont demandé la démission, au cri de « Fuera Peña » (dehors Peña).
En ce sens, cette grande marche a acquis une signification particulière, une nouvelle dimension, selon Estefanie Uribe, étudiante d’une université de Mexico : « Je crois que cette marche parvient à un sommet. La conjoncture se révèle à nous. On voit réellement les problèmes auxquels fait face le Mexique, les problèmes qui viennent du passé et ceux qui nous sont révélés, comme l’impunité qu’il y a actuellement. »
A l’issue de la manifestation, les parents des victimes ont appelé à la création d’un vaste mouvement national, dans le but de changer ce pays une fois pour toutes. A la fin de la manifestation, qui s’est déroulée dans le calme, des heurts se sont produits entre des groupes de manifestants et la police anti-émeute face au Palais national, au centre de Mexico.