Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
Si la colère gronde dans tout le Mexique, à Chilpancingo, siège du pouvoir de l’Etat de Guerrero, les manifestations sont toujours plus violentes. Quelque centaines de professeurs, des dissidents du syndicat national connus pour leurs actions radicales, ont commencé par saccager, puis ont mis le feu aux locaux du ministère de l'Education.
Ils se sont ensuite dirigés vers le parlement de Guerrero qu’ils ont incendié, l'hémicycle et la bibliothèque n’échappant pas aux flammes. Et ils n’ont pas manqué de mettre à sac les bureaux des députés régionaux. A l’issue de plusieurs heures de violences, dont se sont à nouveau démarquées les familles des 43 étudiants disparus, pas de victimes à déplorer cette fois.
Désormais, il ne se passe pas un jour au Guerrero sans que l’on assiste à des mobilisations qui gagnent en intensité. Mardi, ces mêmes protestataires avaient déjà incendié à Chilpancingo le siège local du PRI, le parti au pouvoir du président Enrique Peña Nieto. Et lundi, des manifestants avaient bloqué l'accès à l'aéroport international d'Acapulco, la célèbre station balnéaire qui, en raison de cette crise, enregistre une baisse dramatique du nombre de touristes.